Vladimir Poutine pousse le monde vers une nouvelle guerre

Les sanctions fusent de part et d’autre et pendant ce temps-là, Poutine organise une escalade dangereuse de la situation. Tout en parlant de paix.

Depuis l'attentat sur le vol MH17, l'espace aérien au-dessus l'est de l'Ukraine a été fermé. Foto: Geordie Bosanko and cmglee / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Des images choquantes de séparatistes pro-russes brandissant des ours en peluche comme des trophées de guerre, des équipes de l’OECD empêchés par ces mêmes séparatistes de mener leur enquête sur le site du crash du MH17, presque 300 morts et des réactions cyniques de la Russie face à cette catastrophe – le conflit dans l’est de l’Ukraine entre dans une nouvelle dimension extrêmement dangereuse. Et la Russie de Vladimir Poutine n’a rien d’autre à faire que de prononcer des sanctions contre des ressortissants américains désormais interdits d’entrée en Russie et, comble du cynisme, de demander la fin des hostilités.

En écoutant Vladimir Poutine, on pourrait avoir l’impression que ce soient les Etats-Unis et l’Union Européenne qui aient déclenché la crise dans l’est de l’Ukraine. Pour rappel : c’est Vladimir Poutine qui a annexé la Crimée, démarrant ainsi cette guerre jamais déclarée, menée par des soldats de l’Armée Rouge en uniforme – le fait qu’ils aient énlevé leurs blasons n’y change rien.

Autre rappel – après l’annexion de la Crimée, une grande partie des soldats russes déployés en Crimée, ont été transporté dans l’est de l’Ukraine pour poursuivre leur sale travail dans la région de Donetzk. Depuis, la Russie fournit hommes et armes aux «séparatistes pro-russes», tout en clamant ne pas avoir d’influence sur le comportement de ces séparatistes. Si aujolurd’hui, la Russie demande l’arrêt des hostilités, cela relève de la propagande, la Russie étant la seule puissance en mesure de stopper les combats d’un tour de main. Mais Poutine n’a pas la moindre intention de stopper quoi que ce soit, au contraire.

Vladimir Poutine, l’ex-KGB aux attitudes martiales, défie le monde et ce, à tous les niveaux. Outre sa guerre en Ukraine, Poutine cherche la confrontation en Syrie (c’est la Russie qui a empêché des sanctions contre Assad – ce week-end encore, 270 personnes ont été massacrées à Homs), en Israël et également au niveau économique. Avec le deal sino-russe sur les livraisons de gaz naturel, le conflit autour des ressources énergétiques a commencé et avec le nouveau programme des états BRICS sous la direction de Poutine met la pression sur les institutions internationales. Peu étonnant qu’il ait demandé un réforme de ces institutions, y compris du conseil de sécurité – à l’avenir, Poutine aimerait bien mener ses guerres sans que les Nations Unies l’embêtent avec des sanctions.

Après l’attentat meurtrier sur le vol MH17, Poutine met le monde occidental devant un choix difficile. Soit, l’Ouest le laisse agir à sa guise en Ukraine, comme le monde l’avait fait lorsque Hitler avait envahi la Tchecoslovaquie, en espérant que Poutine s’arrête là (tout en sacrifiant l’Ukraine), soit l’Ouest intervient militairement. Plusieurs politiques occidentaux ont demandé une mission des «casques bleus» des Nations Unies dans l’est de l’Ukraine, mais cela ne serait qu’un prélude à une guerre ouverte, car si ces «casques bleus» se faisaient attaquer par les séparatistes, l’Ouest n’aurait d’autre choix que d’envoyer des troupes régulières, ce qui pourrait être le début d’une grande guerre.

Jusqu’alors, les «négociations» avec la Russie étaient une farce. Il y avait Genève, il y avait de nombreux échanges bi-latéraux, mais rien de ce qui a été décidé en vue d’une accalmie de la situation n’a été mis en oeuvre par la Russie. Au contraire, le cessez-le-feu accordé par Kiev avait été mis à profit par la Russie pour transporter du matériel lourd (système BUK ?) à travers des postes de frontière que les séparatistes avaient occupé pendant cette mini-trève.

La Russie de Vladimir Poutine ne veut pas la paix. Poutine met tout en oeuvre pour se positionner comme le nouveau leader du monde, pour rétablir l’Union Soviètique et pour défier le monde occidental. C’est lui et lui seul qui est à l’origine de ce conflit qui a commencé en Crimée.

100 ans après le début de la Ière Guerre Mondiale, le monde se dirige tout droit vers la prochaine catastrophe. Comme en 1914, les grandes puissances se regardent mutuellement en espérant que la raison puisse s’imposer. Mais dans de telles situations, la raison ne s’impose jamais.

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