Vous avez dit «crise» ? Cela devient de plus en plus étrange…

Au Danemark, une banque paie pour la première fois des intérêts pour accorder un crédit. Mais ne vous réjouissez pas trop tôt...

La banque danoise "Realkredit Danmark" s'est mis à appliquer un "taux négatif" pour les crédits qu'elle accorde. Foto: Villy Fink Isaksen / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.5-SELF

(WB) – On connaissait déjà depuis peu, les «intérêts négatifs», à savoir une sorte de «prime» que les détenteurs de compte bancaires doivent payer pour avoir de l’argent sur le compte. Mais maintenant, une banque danoise, le «Realkredit Danmark» applique pour la première fois un «taux d’intérêt négatif» de – 0,0172% à une cliente qui a pris un crédit de consommateur auprès de cette banque, comme l’a relaté la «Financial Times». A croire que les banques ne savent plus où mettre l’argent.

L’idée derrière cette politique est d’injecter de l’argent dans le circuit de la consommation pour donner un coup de pouce à la conjoncture. Pour les pays européens, à condition de ne pas être la Grèce, le Portugal ou l’Espagne, l’argent est disponible massivement – ce qui prouve une nouvelle fois que la repartition des richesses est très mal organisée en Europe et dans le monde.

Mais, comme l’a comménté la patronne du FMI Christine Lagarde, cette évolution comporte le risque de refaire les mêmes erreurs que dans le passé. Avec autant d’argent de disponible, le prix de l’immobilier a fortement augmenté dans les pays européens et le risque de voir arriver la prochaine crise financière, est donc réel. Surtout au Danemark qui compte parmi les pays européens où les foyers sont déjà les plus endettés.

Comment est-ce que les banques gagneront alors de l’argent, peut-on se demander. Est-ce que les seuls frais de dossiers suffiront pour financer les banques ? Certainement pas – le retour de la manivelle ne se fera pas attendre. Souvenons-nous comment était arrivé la dernière grande crise financière mondiale – des établissements de crédit avaient accordé beaucoup de crédits d’immobilier aux particuliers à un moment où les biens immobiliers étaient surévalués – au moment où de nombreux débiteurs n’arrivaient plus à rembourser leurs mensualités, le système entier s’était écroulé. Ce phénomène ne s’était pas uniquement déroulé aux Etats-Unis, mais aussi dans les pays européens. Et on se souvient de la suite.

En vue du comportement des «marchés financiers» et des banques qui sont à l’origine de toutes les crises financières des dernières années, une seule voie reste pensable : il faudra nationaliser les banques et les assurances. Car ces dernières causent des dégâts irréparables aux peuples européens, en menant une politique qui frôle parfois la folie.

Attendez – est-ce que en 2012, un certain François Hollande n’avait pas, le soir de son élection à la Présidence française, annoncé que «désormais, les banques devaient s’habiller chaudement» ? Actuellement, les banques se baladent en t-shirt et continuent à faire n’importe quoi. Sans être molestées pour le moins du monde.

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