Wayne Shorter est décédé

Wayne Shorter, ici avec le batteur Peter Erskine. Foto: Chris Hakkens / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Lorsque l’on évoque le nom de Wayne Shorter, la plupart des aficionados du jazz pensent à Weather Report, ce groupe mythique qui avait donné, pendant les années 70 et 80, une nouvelle direction au jazz. Naviguant entre les standards du jazz et le jazz-rock, Wayne Shorter compte parmi les saxophonistes les plus importants du siècle dernier.

Sa carrière avait commencé en 1959, lorsqu’il rejoint le Jazz Messenger du mythique batteur Art Blakey. Remarqué pour son jeu déjà un peu « hard bop », il attire l’attention du plus grand trompettiste de jazz, Miles Davis. Ce dernier l’intègre dans son célèbre « 2e quintet » où Wayne Shorter se trouve aux côtés de Herbie Hancock, Ron Carter, Tony Williams et le maître Miles Davis himself. Dans ce groupe exceptionnel, Wayne Shorter, personnage plutôt timide, excellait autant au saxophone qu’en tant que compositeur.

En 1970, c’est le début de l’aventure Weather Report qui allait révolutionner le jazz. Avec ses amis, le pianiste Joe Zawinul et le bassiste Miroslav Vitouš, ils créent un jazz très rock, utilisant des instruments électriques, mariant des phrases rock avec un surprenant degré d’improvisation. Pourtant, il est difficile de mettre Weather Report dans un tiroir, le groupe changeait très souvent son style et les musiciens, expérimentait et pendant 15 ans, Weather Report était la référence du jazz-rock. Mieux, Weather Report était aussi le tremplin pour d’autres carrières, comme celle d’un autre bassiste d”exception, Jaco Pastorius. Pour écouter l’album Heavy Weather de ce groupe exceptionnel, cliquez ici.

Mais Wayne Shorter ne s’est jamais limité à un seul style de musique. Ainsi, il a autant enregistré des morceaux avec les Rolling Stones, Joni Mitchell, beaucoup avec son ami Herbie Hancock, mais aussi avec Carlos Santana, pour ne citer qu’eux.

Une page se tourne pour le jazz, mais Wayne Shorter restera dans l’Histoire de la musique. Merci pour ce génie, l’audace et la modernisation du jazz – reposez en paix, Maître Wayne Shorter.