Wham ! Bam ! Wumms !

Le gouvernement allemand a présenté son programme de relance de la conjoncture. 130 milliards d'euros seront investis dans des mesures dont certains sont surprenantes.

Olaf Scholz (SPD) et Angela Merkel (CDU) se sont accordés sur un programme de relance ambitieux. Foto: Sandro Halank / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Les partis qui forment le gouvernement fédéral à Berlin, donc la CDU, la CSU et le SPD, se sont accordés sur un programme de relance de la conjoncture ambitieux où chacun des partis a pu intégrer des projets qui lui tiennent à cœur. Ce programme qui n’est ni « de droite », ni « de gauche », comporte des mesures assez surprenantes.

Ils ont négocié pendant 21 heures ; et après ce marathon, les représentants des trois partis au pouvoir à Berlin (CDU, CSU et SPD) pouvaient présenter un programme qui donnera de nouvelles impulsions à l’économie allemande – en stimulant la conjoncture à tous les niveaux.

Pour relancer la consommation, l’Allemagne baissera temporairement et jusqu’au 31 décembre 2020, la TVA à 16% (taux réduit à 5%), ce qui se traduira par une baisse des prix. Cette mesure coûtera 20 milliards d’euros, mais présente un potentiel énorme pour stimuler la consommation – ce qui sauvera des emplois dans la production et les chaînes de distribution.

Les petites et moyennes entreprises seront soutenues avec des aides à hauteur de 25 milliards d’euros, avec un focus sur les entreprises dans les secteurs de l’hôtellerie et de la gastronomie, mais aussi les agences de voyages et de sociétés organisant des salons et foires. Les aides sont censées équilibrer les pertes du chiffre d’affaires dans ces secteurs, pour pouvoir sauver un maximum d’emplois dans ces domaines.

Les primes pour l’achat de nouvelles voitures seront portées à 6000 €, mais ces primes seront réservées aux voitures électriques. Les constructeurs avaient souhaité que ces primes soient également appliquées pour l’achat de voitures à moteurs à combustion, mais là, le gouvernement a préféré une approche « verte ». Donc, les constructeurs souhaitant se relancer, seront obligés de miser davantage sur des moteurs « électriques », une bonne façon de réduire le pourcentage de voitures à fortes émissions CO2.

Les parents pourront se réjouir – le gouvernement versera une prime unique de 300 € par enfant. Cette mesure coûtera 4,3 milliards d’euros et permettra également de relancer la consommation. Si des organisations caritatives estiment qu’il aurait mieux valu cibler cette aide aux foyers dans le besoin et (« dans les familles aisées, cette aide finira à la tire-lire… »), elle sera disponible immédiatement et s’ajoutera, par exemple, aux aides sociales (« Hartz IV »). Pour 2020 et 2021, le gouvernement prévoit également une baisse des impôts pour les mono-parentaux, ce qui soulagera les foyers les plus précaires.

Côté innovation, le gouvernement allemand investira 7 milliards d’euros dans l’extension des énergies renouvelables – d’une part pour une « stratégie hydrogène », d’autre part pour les énergies solaire et éolienne. Un milliard d’euros est également prévu pour l’assainissement d’anciens immeubles pour les mettre aux normes CO2.

En tout, le programme comprend 57 mesures individuelles pour former le « package conjoncturel et de gestion de crise », en soutenant également les Länder et les communes. Dans ce « package », on retrouve autant des projets chers à la CDU/CSU que des mesures sociales proposées par le SPD. Comme quoi un gouvernement de coalition ne mène pas forcément une politique du « compromis tiède », mais il peut également mener une politique qui répond aux besoins d’un grand nombre des couches sociales. Ce programme a effectivement le potentiel de permettre à l’Allemagne de surmonter, du moins en partie, la crise économique qui a déjà commencé. Ou, comme l’a exprimé le ministre des finances Olaf Scholz (SPD) : « Nous voulons sortir de cette crise avec un ‘wumms’ »…

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