Winfried Kretschmann revient en force. Dans les sondages.

A trois semaines des élections régionales dans le Bade-Wurtemberg, les sondages font état d’un revirement de la situation. La CDU implose et les Verts ne cessent de grimper.

Winfried Kretschmann pourrait ratrapper son concurrent Guido Wolf sur la ligne d'arrivée. Foto: Bündnis 90 / Die Grünen Nordrhein-Westfalen / Wikimedia Commons / CC-SA 2.0

(KL) – Est-ce une sorte de «sursaut républicain» auquel nous assistons actuellement dans le Bade-Wurtemberg ? En l’espace de seulement 4 semaines, la CDU a perdu son avance confortable pour se situer aujourd’hui, pour la première fois, derrière les Verts dans les sondages. Selon un sondage effectué par l’institut «Insa», les Verts sont passés à 30,5% des intentions de vote pour les élections régionales le 13 mars prochain, tandis que la CDU continue son implosion en se situant plus qu’à 30%. A croire que les électeurs du Bade-Wurtemberg ne veulent pas du candidat terne de la CDU, Guido Wolf, comme ministre-président du Land.

Les raisons pour cette dégringolade de la CDU sont multiples et il n’est pas exclu que les Verts puissent en profiter comme lors des dernières élections, lorsque l’accident dans la centrale nucléaire de Fukushima, survenu quelques jours avant les élections, avait fait exploser le score des Verts. Il y a d’abord le mécontentement d’une grande partie de la CDU avec la politique d’Angela Merkel en matière des réfugiés. Ce mécontentement explique, au moins en partie, l’essor de l’extrême-droite de l’AfD qui est actuellement donnée à 12%, tendance toujours à la hausse. Car de nombreux électeurs de la CDU qui ne se reconnaissent plus dans la politique libérale de la chancelière, se détournent de leur parti et veulent renforcer l’AfD.

Ajoutez à cela la personnalité du candidat Guido Wolf, pas très connu par les électeurs du Bade-Wurtemberg, et dont le manque de charisme pourrait également peser dans la balance. Face à lui, Winfried Kretschmann fait figure de «Landesvater», le sur-père qui s’occupe correctement de son Land, qui est ouvert au dialogue, même avec l’adversaire politique et qui a conduit avec succès sa coalition avec le SPD durant les dernières années.

Le SPD, lui, tourne autour de 16% et réalisera sans doute son plus faible résultat jamais enregistré dans le Bade-Wurtemberg – en tant que «partenaire junior», autant à Stuttgart qu’à Berlin, le SPD perd de plus en plus sa crédibilité et ils sont nombreux à se poser la question pourquoi il faudrait voter pour un parti qui vise systématiquement la 2e place.

Le FDP obtiendrait 8% et si les libéraux sont quasiment assurés d’entrer à nouveau dans la diète de Stuttgart, ils ne seront pas assez forts pour pouvoir participer à un gouvernement, puisqu’ils ne seront pas assez forts pour former un gouvernement avec la CDU et ils ont exclu le week-end dernier, toute possibilité de former un gouvernement avec les Verts et le SPD (qui ne serait pas évident non plus au niveau mathématique). Die Linke, elle, devra trembler jusqu’au dernier moment. Créditée entre 4 et 5%, elle a des chances d’entrer au parlement du Land, mais elle peut autant échouer devant cette barre fatidique des 5%.

Et puisque personne ne veut coopérer avec l’AfD, il ne restera donc plus que l’option «Noire-Verte» ou bien, «Verte-Noire». Au train où vont les choses, les chances de Winfried Kretschmann de pouvoir garder son fauteuil à Stuttgart, grandissent de jour en jour. Qui sait, peut-être les élections du 13 mars, annoncées comme ennuyeuses et sans suspense, se transformeront en scrutin «historique» ?

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