Zaho toujours debout !
Blacklistée par les médias bolloréens, suite à sa prise de position, Zaho de Sagazan ressort fortifiée de cette épreuve. Un remake de l’arroseur arrosé !

(Jean-Marc Claus) – Jeune chanteuse actuellement très en vue, mais aussi talentueuse car l’association des deux qualificatifs n’est pas si fréquente, Zaho de Sagazan n’aime pas la télé-poubelle et ne se prive pas de le dire. Notamment lorsqu’au moment des législatives anticipées, elle s’en est alors prise à la marionnette bolloréenne, qui menait sur les écrans et par la voie des ondes, une campagne de diabolisation de la gauche et de dédiabolisation de l’extrême-droite.
La réaction du milliardaire et de sa garde prétorienne ne se faisant pas attendre, Zaho de Sagazan se vit évincée des playlists d’Europe 1, Europe 2 et RFM, ainsi que de CStar, CStar Hits France et RFM TV. D’où la mobilisation de près de six cent artistes, contre cet ignoble bannissement. Quand le bourgeois ne peut s’acheter une danseuse, il la casse ou du moins essaie de la casser, car cette fois-ci, la grenouille de bénitier s’est prise un retour de flamme, qu’elle n’avait très probablement pas anticipé.
Comme Gégé-le-Tripoteur est lui resté accroché au paléolithique, Vincent-le-Prieur se croit encore au XIXe siècle. Or, il est aujourd’hui fort heureusement bien moins facile qu’antan, de s’en prendre à une femme, et quand cette dernière fait montre d’un indéniable talent, ça la fiche vraiment mal de se la jouer façon Don Corleone. Les Français qui n’ont pas encore la tête pleine de vide, devraient maintenant savoir quelles chaînes de télévision ne pas regarder et quelles antennes de radios refuser d’écouter.
De l’épisode du blacklistage de celle qui, malgré cela, chanta « Sous le ciel de Paris » au début de la cérémonie de clôture des JO Paris 2024, se dégagent quelques enseignements. D’abord, la mobilisation des artistes, en faveur de l’une d’entre eux, dont la sortie du premier album remonte juste à l’an dernier, a quelque chose d’exemplaire dans un monde où tout est concurrence. Par conséquent, celle qui de quasi inconnue, est devenue en 2023 nouvel espoir de la chanson française, voit en 2024 sa notoriété accrue par une fatwa bolloréenne a effet d’arroseur arrosé. Or, sachant d’où elle vient, il est alors facile d’imaginer la nature de la substance répandue par le tuyau d’arrosage !
Ensuite la « méthode de travail » et plus précisément la stratégie employée, démontrent très clairement ce que sera un pays gouverné par le RN-ex-FN et consorts. Si, à l’issue de deux quinquennats macroniens, les libertés, dont celle de l’action syndicale, auront reculé et la surveillance généralisée gagné du terrain, la présidence lepeniste et le gouvernement bardelien qui se profilent à l’horizon 2027, seront infiniment pires. Il leur suffira juste d’optimiser les outils et structures déjà en place, en s’appuyant lourdement sur un réseau réactionnaire, qui a depuis bien longtemps infiltré toutes les couches de la société.
Ce n’est pas pour rien que l’extrême-droite veut privatiser l’audiovisuel public, car quand France Télévision et Radio France seront aux mains de milliardaires réactionnaires, il y aura des Hanouna partout et de l’information nulle part. Nulle part, sauf via des médias libres tels que par exemple Mediapart et… Eurojournalist(e). Quant au monde de la création artistique, comme le soulignait très justement en juin dernier, le Pianiste Olivier Tharaud sur son compte X, puis France Musique : « Tout gouvernement d’extrême-droite piétine les artistes ». Piétine les artistes et institue une contre-culture réactionnaire, comme le décrit très finement Umberto Eco dans un opuscule que tout le monde devrait avoir lu.
Dans l’immédiat, Zaho de Sagazan continue à chanter, et donne lors de ses tournées, des mini-concerts à titre gracieux dans des EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), pour ces citoyens dont la plupart des politiques ne se soucient qu’à la veille d’échéances électorales. Celle qui fut durant une année auxiliaire de vie, ajoute ainsi de la vie aux années de celles et ceux arrivés au soir de leurs existences. C’est tout de même autre chose que des shows télévisuels excrémentiels, et de la propagande radiophonique digne de « Radio Paris » !
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