Zelensky, président itinérant, fait le tour de l’Europe

A l’occasion de sa tournée des capitales européennes, le président ukrainien s’est rendu à l’Elysée dimanche 14 mai au soir. Une visite qui n’a été annoncée que quelques heures plus tôt. Retour sur le dîner de travail avec son homologue français, ainsi que sur les rencontres avec les autres dirigeants européens.

Le Tour de l'Europe s'est terminé pour le président ukrainien en Grande Bretagne. Foto: Picture by Simon Dawson / No 10 Downing Street - Number 10 / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Emma Kuhn) – Trois mois à peine se sont écoulés depuis sa première excursion en terres parisiennes. Après avoir atterri sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines) dimanche soir, Volodymyr Zelensky a été accueilli par la Première ministre Elisabeth Borne ainsi que par la cheffe de la diplomatie, Catherine Colonna. Emmanuel Macron, lui, l’attendait à table. L’objectif de cette entrevue était de discuter des « besoins urgents de l’Ukraine », a précisé l’Elysée.

Ce qui résulte de ce dîner long de trois heures, sont les demandes pressantes du dirigeant ukrainien. A l’image de Rome et de Berlin, les deux autres capitales visitées ce week-end, Paris fournira (à nouveau) des armes à Kiev, comme mentionné dans une déclaration commune. Le chef de l’Etat promet, dans les semaines à venir, de former et d’équiper « plusieurs bataillons avec des dizaines de véhicules blindés et de chars léger, dont des AMX-10RC ». « En plus de sa contribution nationale, la France participe activement aux mesures de l’Union européenne et de l’OTAN en matière d’assistance militaire à l’Ukraine et de formation des soldats ukrainiens », est-il rapporté dans le texte commun. Une déclaration qui s’inscrit dans la continuité du soutien de la France à l’Ukraine. Néanmoins, la livraison d’avions de combat reste « prématurée » aux yeux d’Emmanuel Macron.

A l’issue du dîner, il a également été indiqué que l’Hexagone appuierait de nouvelles sanctions contre les Russes. « L’Ukraine et la France s’accordent sur la nécessité d’accroître nos pressions collectives sur la Russie par de nouvelles sanctions afin d’affaiblir la capacité de ce pays à poursuivre sa guerre d’agression illégale », énoncent les présidents français et ukrainien dans leur déclaration commune. Dans un entretien au journal L’Opinion, Emmanuel Macron estime que la Russie a déjà « perdu géopolitiquement » la guerre et qu’elle entre dans une « forme de vassalisation à l’égard de la Chine ».

Volodymyr Zelensky a aussi obtenu des promesses de la part de l’Italie et de l’Allemagne. Il avait commencé, ce samedi, sa tournée européenne par Rome (sa première visite en Italie depuis le début de l’invasion russe), où il a rencontré le président Sergio Mattarella, la Première ministre Giorgia Meloni puis le Pape François. Selon un communiqué du Vatican, « le Pape a plus particulièrement souligné la nécessité urgente de gestes d’humanité à l’égard des personnes les plus fragiles, victimes de ce conflit ». Sur Twitter, le président ukrainien s’est dit « reconnaissant » envers le Pape « pour l’attention qu’il porte personnellement à la tragédie de millions d’Ukrainiens ». Il a également affirmé à Giorgia Meloni qu’il n’était « pas venu pour (se) plaindre ». « Je suis venu parler de notre coopération et vous remercier une fois encore pour votre aide, pour le bien de notre pays car nous voulons la paix ». La Première ministre italienne lui a assuré le soutien plein et total du pays, « pour faciliter l’intégration progressive de Kiev dans l’Union européenne ». « Nous sommes prêts à soutenir une ultérieure intensification du partenariat avec l’OTAN », a-t-elle aussi déclaré.

La tournée s’est ensuite poursuivie dimanche matin à Berlin, où le chef de l’Ukraine s’est vu accueillir par le chancelier allemand Olaf Scholz. Il s’agissait également d’une première depuis le début du conflit. Leur entretien a notamment été consacré à la préparation d’un nouveau plan d’aide militaire au pays envahi. Des nouvelles armes d’une valeur de 2,7 milliards d’euros, un montant record depuis février 2022, selon le magazine Der Spiegel. Les livraisons incluent des dizaines de chars, blindés, drones de surveillance et quatre nouveaux systèmes de défense antiaériens Iris-T. « L’Allemagne apportera toute l’aide qu’elle pourra, aussi longtemps que nécessaire », a certifié son ministre de la Défense, Boris Pistorius. Le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrij Melnyk, a malgré tout estimé que ce soutien n’allait pas assez loin.

Lors de son passage en Allemagne, Volodymyr Zelensky en a également profité pour se rendre à Aix-la-Chapelle. Il y a reçu le Prix Charlemagne, une prestigieuse récompense allemande, pour sa contribution à l’unité européenne. Il a, dans la foulée, décollé pour Paris.

Après avoir quitté la France, pas question de terminer directement son tour de l’Europe. Ce lundi 15 mai, le leader ukrainien est arrivé à Londres pour rencontrer le Premier ministre Rishi Sunak. En amont de cette entrevue, le Royaume-Uni a annoncé la livraison prochaine de « centaines » de missiles anti-aériens et de drones d’attaques à l’Ukraine. Une chose est sûre, l’Ukraine bénéficiera de toutes les aides européennes pour préparer sa contre-offensive.

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