Drunkards, stay home !

Si l’on réduit les bénéfices d’un séjour en Espagne à une consommation effrénée de boissons alcoolisées à bas prix, autant se saouler à domicile, histoire de préserver quelque peu l’image de son propre pays. Foto: scottfeldstein / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Le week-end dernier, le quotidien espagnol gratuit 20 Minutos, révélant que des touristes britanniques s’indignaient de la hausse des prix de l’alcool en Espagne, reprenait dans le titre d’un article la conclusion de leurs dires, formulés en un très sentencieux « No volveremos más. ». Et bien chers visiteurs, que vous soyez issus du Royaume-Uni, du Commonwealth ou de toute autre région du monde, si vous n’alliez jusqu’ici en Espagne que pour vous murger, n’y retournez plus, car les autres touristes apprécieront ce pays avec d’autant plus de sérénité.

C’est d’un article du Daily Mirror que 20 Minutos est parti, pour s’adresser au lectorat espagnol de ses quinze éditions régionales. Désormais, du fait de cette hausse conséquente des prix des boissons alcoolisées, les séjours balnéaires deviennent hors de portée pour certains citoyens britanniques. Si l’on réduit les bénéfices d’un séjour en Espagne, à une consommation effrénée de boissons alcoolisées à bas prix, autant se saouler à domicile, histoire de préserver quelque peu l’image de son propre pays. D’autant plus que, summum de la déception et paroxysme de la traîtrise, les quantités servies dans les verres, ont diminué considérablement !

Paradoxalement, une tenancière britannique d’un débit de boisson en Espagne, explique cette augmentation des prix par notamment le fait que les gens boivent de moins en moins. Il n’est pas nécessaire d’aller régulièrement en Espagne, pour savoir via les faits divers et reportages que diffusent les médias, combien ce pays est encore, pour beaucoup trop de touristes, associé à la consommation excessive de boissons alcoolisées sur un mode souvent festif.

Autre argument avancé, le coût des cotisations sociales pour le personnel, difficile à supporter par les employeurs, est particulièrement grotesque. La consommation régulière et/ou immodérée d’alcool, est un fléau social partout dans le monde. Alors, si lors d’un séjour de vacances en Espagne, l’augmentation du prix d’une consommation, permet une meilleure couverture sociale aux salariés de l’établissement qui me la sert, qui suis-je pour réclamer, si non un nostalgique de la domesticité du XIXe siècle ?

L’Espagne, tant continentale qu’insulaire, est un pays aux multiples ressources et richesses, pour qui veut faire preuve d’un peu de curiosité intellectuelle et élargir l’horizon de ses connaissances culinaires. Pour cela, encore faut-il demeurer en pleine possession de ses capacités. Ce que la consommation régulière et/ou immodérée de boissons alcoolisées, ne favorise vraiment pas. Mais les Britanniques ne sont pas les seuls à mettre en cause, car les Allemands et les Français peuvent aussi se distinguer par des comportements et des actes ignobles sur fond de festivités alcoolisées.

En 2020, le Gouvernement Régional de l’Archipel des Baléares, a édicté des lois visant spécifiquement à lutter contre le tourisme motivé par la consommation effrénée d’alcool. La consommation d’alcool sur la voie publique est interdite, sauf aux terrasses de cafés et restaurants dans les communautés autonomes d’Andalousie, d’Aragón, de Catalogne, des Îles Baléares et Canaries, de Cantabrie, de Castille et Léon, d’Estrémadure, de Madrid, de Murcie et de Valence. Ce qui représente près de 71% du territoire, et n’empêche pas le pays de produire des vins de qualité appréciés dans le monde entier. Mais pour apprécier la qualité, encore faut-il en posséder quelques unes, de qualités…