Kill the cow?
L'Irlande prévoit l'abattage de plusieurs centaines de milliers de vaches à lait – pour réduire ses émissions CO2. D'autres pays réfléchissent à la même mesure.
Les vaches contribuent beaucoup au réchauffement climatique. Foto: Carl Davies, CSIRO / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0
(KL) – Notre faim de lait et de viande (produite la plupart du temps de manière industrielle) contribue largement au réchauffement climatique. La raison en est simple – les vaches pètent et libèrent des quantités de méthane incroyable. En Irlande, pour 5 millions d’habitants, on compte 1 million de vaches à lait (sans compter les 5,5 millions de bœufs dans la production de viande). Pour pouvoir atteindre les objectifs climat, l’Irlande réfléchit donc à l’abattage d’un cinquième de son bétail. Les 18000 éleveurs de vaches à lait sur « l’île verte » sont en colère. Pourtant, l’Irlande n’est pas le seul pays qui prévoit ce genre de mesure radicale.
Pour l’instant, l’Irlande est loin de remplir ses obligations climatiques qui prévoient, entre autres, une réduction des émissions dans le secteur agroalimentaire de 4 à 20% à l’horizon 2030. Ainsi, l’abattage de 200.000 vaches pendant les trois années à venir, pourrait effectivement contribuer à une telle réduction.
Pour les éleveurs, cela pourrait se traduire par des aides financières et un changement d’activité, pour des élevages qui pèsent moins lourd sur le bilan environnemental. Actuellement, on discute d’une « prime d’abattage » de 3000€ par vache qui serait versée aux éleveurs. Une telle prime se situerait même au-dessus du prix de vente habituel, donc, les éleveurs ne seraient pas forcément lésés par une telle réduction du bétail irlandais.
De plus, le gouvernement prévoit d’investir 200 millions d’euros par an pour les trois années à venir, pour soutenir la transition vers d’autres types d’élevages ou d’activités agricoles. Toutefois, comme le souligne Pat McCormack, le président de la Fédération irlandaise des producteurs de lait, il aurait mieux valu associer le secteur aux discussions. Pour McCormack, le gouvernement doit d’abord présenter un budget et, grande différence par rapport aux plans du gouvernement, la participation des agriculteurs à un tel programme, doit être volontaire. Le projet n’étant pas encore entériné, il y a encore beaucoup de choses à clarifier.
Tout ça pour des vaches qui ne rient pas, mais qui pètent ? En effet – en France, les émissions dues aux élevages, se situent à la même hauteur que les émissions causées par l’ensemble des bâtiments au pays. Dans d’autres pays, la situation est la même.
Pour réussir à réaliser une baisse des émissions substantielle, de telles mesures risquent d’être indispensables. Si l’Allemagne a déjà réduit le nombre de bêtes, en France on y réfléchit aussi. Et du coup, il se pose une question importante : pour sauver le climat, faut-il réduire aussi la consommation de viande ? La réponse à cette question est simple. Oui.
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