La « Liste noire » de Viktor Orban
On sait depuis longtemps que la Hongrie de Viktor Orban est un membre de l'Union européenne des moins fiables. Maintenant, il s'attaque à l'ensemble de ses critiques.
C'est dans ce magnifique bâtiment du parlement hongrois que Viktor Orban veut sonner le glas à tous ses critiques. Foto: Ercsaba74 / Wikimedia Commons / PD
(KL) – Dans quelques jours, Viktor Orban veut faire passer la « Loi sur la transparence dans la vie publique » au parlement hongrois. Derrière cette appellation anodine, se cache une loi qui permet à « l’Autorité pour la protection de la vie publique », une autre invention d’Orban, de couper les vivres à toute organisation que le gouvernement Orban considère comme critique. Ces organisations sont déjà inscrites sur une « Liste noire » qui attend seulement d’être mise en œuvre. Ce genre de mesure, on ne les connaît que de dictatures et de systèmes totalitaires, mais considérant qu’Orban est un grand admirateur de Vladimir Poutine, cette nouvelle attaque sur les piliers de la démocratie, ne surprend même plus.
Cette « Loi sur la transparence dans la vie publique » ne vise, bien entendu, en rien une quelconque transparence, mais elle menace toute organisation qui obtient des fonds depuis l’étranger. Cette loi s’applique donc aussi aux agences financées par l’Union européenne. Toute NGO, tout parti politique, toute initiative critique se verra donc asséchée au niveau financier, dans l’espoir que ces structures ferment et disparaissent. Car Viktor Orban n’a pas besoin de critiques, il aimerait diriger la Hongrie comme Poutine dirige la Russie.
Mais, comme le soulignent plusieurs responsables européens, la Cour Européenne risque d’invalider cette nouvelle loi immédiatement, ce qui ouvrirait la possibilité de geler des fonds européens destinés à la Hongrie, le seul moyen pour vraiment faire réagir Orban. Autant cette loi que l’autorité chargée de l’exécuter, constituent une infraction à la « Charte des droits fondamentaux » de l’Union européenne, ce qui permettrait de lancer une procédure contre la Hongrie, tout en gelant dans un premier temps, les paiement à un pays-membre qui se comporte comme un ennemi de l’Europe.
Et si, face aux difficultés de gérer la situation avec des pays comme la Hongrie, la Commission européenne se décidait enfin de revoir non pas la « Charte des Droits de l’Homme », comme le demandent aujourd’hui 11 états-membre de l’Union qui veulent s’attaquer au droit d’asile, mais le règlement intérieur des institutions avec la règle de l’unanimité ? Il faut changer les traités de manière à ce qu’il devienne possible d’exclure des états de l’Union, dès lors qu’ils ne respectent pas ses règles fondamentales. Se laisser ridiculiser de la sorte par un petit dictateur, c’est vraiment lamentable.
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