Spécial Cannes 2024 – Le Festival International du Film
Cette année aussi, Esther Heboyan couvre pour Eurojournalist(e) le Festival International du Film à Cannes. Deux semaines intenses attendent l'excellente experte du cinéma !
Cette année aussi, Esther Heboyan couvre le Festival international du Film à Cannes pour Eurojournalist(e) ! Foto: © FDC
(Cannes, par Esther Heboyan) – La 77ème édition du Festival de Cannes, qui aura lieu du 14 au 25 mai 2024, déroulera le tapis rouge pour les célébrités invitées de par le monde (après tout, c’est la vocation d’un festival). L’actrice-réalisatrice américaine Greta Gerwig, qui a signé le scénario et la mise en scène de Les filles du docteur March (2019) et de Barbie (2023), sera la présidente du jury de la compétition principale. Feront partie de ce jury huit réalisateurs, scénaristes et interprètes, aux prestigieux parcours, il va sans dire : l’actrice américaine Lily Gladstone que le Festival a découverte dans Killers of the Flower Moon (2023) de Martin Scorsese ; l’actrice française Eva Green, qui tourne beaucoup à l’étranger et qui a notamment joué dans Miss Peregrine et les enfants singuliers (2016) de Tim Burton ; l’acteur italien Pierfrancesco Favino, très demandé tant dans son pays qu’à Hollywood ; l’acteur-producteur français Omar Sy, César du meilleur acteur pour Intouchables (2011) de Tolédano et Nakache, travaillant aussi aux États-Unis ; la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan, co-scénariste avec Nuri Bilge Ceylan de plusieurs longs métrages dont Winter Sleep (Palme d’or, 2014) ; la réalisatrice libanaise Nadine Labaki qui a reçu le Prix du Jury pour Capharnaüm (2018) ; le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona dont le dernier film, Le cercle des neiges (2023), inspiré d’un accident d’avion dans la Cordillère des Andes, a été nommé aux Oscars et a remporté douze Goya ; et enfin le réalisateur japonais Kore-eda Hirokazu, le doyen du groupe, un habitué de Cannes, Palme d’or pour Une affaire de famille (2018), qui s’est récemment distingué avec Les bonnes étoiles (2022) et L’Innocence (2023). À noter : le réalisateur Xavier Dolan comme président du jury de la sélection « Un certain regard ».
Avant d’être un événement cannois, le Festival international du Film est un événement parisien. La sélection officielle a été annoncée le 11 avril au cinéma UGC Normandie sur les Champs-Elysées (dont on annonce la fermeture prochaine), conjointement par la présidente Iris Knobloch, en fonction depuis 2023, et le délégué général Thierry Frémaux, maître d’œuvre à Cannes depuis plus de vingt ans, un temps appelé « le croisé de la Croisette ». Tous deux d’un enthousiasme inébranlable. Iris Knobloch balayant la concurrence entre cinéma et plate-formes : « La guerre des écrans n’aura pas lieu ». Thierry Frémaux annonçant « le fruit de deux mille projections » et commentant toutes les catégories dont – « Compétition pour la Palme d’or» où apparaissent Francis Ford Coppola, Ali Abbasi, Sean Baker, Jacques Audiard, Andrea Arnold, Paul Schrader… ; « Un certain regard » qui s’intéresse au cinéma expérimental et à des premiers films et qui programmera en ouverture When the Light Breaks de Runar Runarsson ; « Hors compétition » qui inclut She’s Got No Name de Chan Peter Ho-Sun ou Horizon : An American Saga de Kevin Kostner ou encore Furiosa : une saga Mad Max de George Miller.
Quant à la sélection « Quinzaine des cinéastes », elle a été présentée au Forum des Images à Paris, avec en toile de fond, au sens littéral, pourrait-on dire, une étonnante et amusante affiche du réalisateur et artiste peintre japonais Takeshi Kitano – des silhouettes en forme d’aubergines (ou est-ce un fruit exotique ?) de différents volumes, avançant/convergeant vers la même destination (l’objectif de la caméra ?), laissant paraître des visages de femmes médusées qui regardent le monde extérieur par une petite lucarne, une ouverture carrée qui devient, à son tour, un point de convergence pour le spectateur du visuel. La scène se passe dans un monde abstrait, franchement bicolore (peut-être la surface bleue du globe terrestre ou d’une planète à découvrir et l’immensité jaune d’un horizon à définir). En tous cas, un monde surréel qui s’inspire du nôtre, sans la cruauté d’un Max Ernst, traversé de l’innocence de l’ukiyo-e, ce mouvement artistique qui offrait des images du monde flottant. La « Quinzaine des cinéastes », cette année à Cannes, nous propose des mondes flottants avec, par exemple : Une langue universelle du Canadien Matthew Rankin où le protagoniste retourne à Winnipeg pour voir sa mère malade, mais se retrouve dans un espace-temps persan ; ou bien, Christmas Eve at Miller’s Point de l’Américain Tyler Taormina qui filme le réveillon de Noël d’une famille italo-américaine trébuchant vers d’absurdes réalités.
Comme le démontre la très belle affiche bleutée de la 77ème édition, tirée de Rhapsodie en août (1991) d’Akira Kurosawa (décidément, les visuels choisis mettent le Japon à l’honneur), le Festival de Cannes 2024 semble vouloir refléter la vie qui, elle, se reflète sur les écrans du monde et notamment à Cannes. Dans les salles de projection du Palais, nommées Grand Théâtre Lumière, Debussy, Bazin, Bunuel. Dans la nouvelle et magnifique salle Agnès Varda. En d’autres cinémas de la ville, Théâtre de la Croisette, Miramar… Et le soir venu, à partir de 21h30, sur la plage Macé, un cinéma en plein air et sans billetterie.
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