Une petite pause jusqu’à jeudi…

… lorsque l'Assemblée Nationale doit élire sa présidence. Si Emmanuel Macron fait tout pour faire exploser le « Nouveau Front Populaire », la situation n'est pas plus facile pour « Renaissance ».

Mais où est-ce que le président veut trouver les 289 votes pour faire réélire Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée Nationale ? Foto: Vlgvlgvlg / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Est-ce que les consultants grassement payés à l’Elysée n’ont pas eu le courage de dire au président que sa formation politique « Renaissance » ne dispose que de 99 sièges à la nouvelle Assemblée Nationale ? Macron vient de sommer ses députés de créer « rapidement » une « coalition républicaine », mais soit il ignore encore le résultat des élections du 30 juin et du 7 juillet, soit, on a du mal à calculer à l’Elysée. Nécessitant 289 votes pour pouvoir former un gouvernement, ses 99 sièges ne l’amèneront pas très loin dans la quête d’une « coalition républicaine ». Dans les considérations du président, les résultats du vote du 7 juillet ne semblent jouer aucun rôle, son seul souci étant de maintenir ses troupes au pouvoir. Mais avec qui ?

En attendant l’échéance de jeudi, donc, l’élection de la nouvelle présidence de l’Assemblée Nationale, « La France Insoumise » a momentanément suspendues les négociations en vue de la nomination d’un ou d’une candidat.e pour Matignon avec les autres partis du « Nouveau Front Populaire » (NFP) qui semblent se trouver au point mort. Pourtant, LFI n’insiste pas sur la personne clivante de Jean-Luc Mélenchon, mais elle refuse en même temps la proposition des autres partis du NFP de nommer ensemble un ou une candidat.e issu.e de la société civile. Toutes les autres propositions, comme par exemple Olivier Faure, ont également été rejetées. Peu étonnant, en vue des résultats et de la rapidité avec laquelle il fallait construire ce NFP. Mais du coup, ce n’est pas tellement le NFP qui a un problème, mais plutôt la « macronie ». Car pour faire réélire jeudi Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée Nationale, « Renaissance » aurait besoin des votes du RN-ex-FN. Dans cette situation très tendue, « Renaissance » ne doit pas compter sur les votes du PS, du PCF et d’EELV – qui planteraient par un tel vote un couteau dans le dos du NFP.

Donc, où est-ce que Monsieur Macron veut trouver une « coalition » républicaine qui porterait ses 99 député.s ? Et même en ajoutant les votes des Républicains, du MoDem, d’Horizons, des « Divers droite » et des « autonomistes », « Renaissance » reste loin du compte – les 289 votes semblent impossibles à atteindre.

Si Emmanuel Macron estime que « personne n’a gagné ces élections », il oublie de dire que « Renaissance » les a perdues et ce, avec la manière. « Renaissance » a pu sauver ses 99 sièges grâce au retrait des candidat.e.s NFP situés derrière un ou une candidat.e macroniste après le premier tour. Mais le président pense toujours régner sur les Français et pouvoir leur imposer sa volonté divine qui finalement, n’est pas si divine que ça. Aux consultants à l’Elysée de lui expliquer la situation comme elle est…

Que le NFP prenne son temps pour discuter et surmonter ses propres clivages, est tout à fait normal. Le NFP n’a aucune raison de se laisser mettre la pression par un président qui, de toute manière, n’agira pas avant la rentrée et qui semble enclin de continuer à ignorer le vote des Français. Pourquoi le NFP se dépêcherait alors d’exaucer les vœux d’un président qui joue la montre et qui aura besoin de temps pour dénigrer le ou la candidat.e du NFP ? Et la grande question : est-ce que ce président est tellement assoiffé de pouvoir qu’il fera des propositions à l’extrême-droite ? Il en serait capable…

Donc, petit break d’ici jeudi, mais déjà ce jeudi à l’Assemblée Nationale, la journée sera plus qu’intéressante. Mais en vue du comportement de « Renaissance », mais aussi de certains acteurs du NFP, il est fort à craindre que le monde politique français gaspillera cette chance unique d’instaurer plus de parlementarisme et de démocratie en France. Là, le monde politique est en train de réfléchir comment encore rouler les Français dans la farine. Si la Constitution permet au président un tel comportement, il est évident que ses manœuvres et ingérences au niveau du parlement scellent déjà le sort de la « macronie ». Lors des prochaines échéances, il n’y aura plus de « sursaut républicain » pour sauver Macron et les quelques disciples qui lui restent. La suite – jeudi.

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