Nouvelle série : Les livres-photo de František Zvardon (3)

Aujourd'hui – LA ROUTE DU LAIT. Dans ce livre, František Zvardon amène ses lecteurs et lectrices au Canada, sur les rives du Saint-Laurent où, à travers la filière du lait, il fait découvrir un pays quasiment inconnu.

© František Zvardon

(Réd, František Zvardon) – Nous sommes en 1994. František Zvardon découvre le Canada et la province du Québec. Un mode de vie qui ressemble à celui en Europe quelques siècles auparavant, des endroits merveilleux, des paysages à couper le souffle et un photographe toujours à la recherche du beau et du vrai. Et František Zvardon a ce talent incroyable de le trouver partout où il va. Mais écoutons ce que l’artiste dit lui-même par rapport à ce livre.

«  Imprégné encore des souvenirs d’un récent séjour au Texas, de sa lumière brillante, ses paysages secs et poussiéreux, ses cow-boys et ses rodéos, je me trouve aujourd’hui devant un paysage doux et verdoyant : Kamouraska, au bord du Saint-Laurent qui m’accueille avec ses maisons en bois blanc et respirant la tranquillité.

C’est un petit village dont l’histoire remonte au XVIIe siècle, et où fut établie la première fabrique de beurre et de fromage en 1881. J’y rencontre Gilles Michaud, producteur de lait et président du Bureau Laitier du Canada. Plusieurs jours passés dans sa ferme me permettent de découvrir la vie quotidienne d’un éleveur canadien. J’y goûte les spécialités québécoises, comme le beurre d’érable (composé de lait, de farine, cassonade et sirop) ou une tranche de pain blanc trempée dans la crème, saupoudrée de sucre d’érable moulu et servie au petit déjeuner. Accompagnés de lait frais, c’est délicieux.

Les environs de Kamouraska jusqu’à la Rivière du Loup sont connus et visités pour leurs villages pittoresques. Les bars laitiers omniprésents proposent toutes sortes de glaces, yaourts et gâteaux à la crème. Ouverts uniquement en été, les gens se rassemblent autour de «  crèmes molles  » jusqu’à tard le soir. Un soir, une famille d’indiens en camping-car vient pour manger des glaces. Une petite fille indienne aux cheveux longs, pieds nus, en chemise de nuit, se met à courir, belle et légère comme une apparition dans cette faible lumière.

Plus tard, Québec m’accueille avec un soleil intense. J’ai l’impression de me trouver dans une ville italienne. Les femmes mangeant des glaces dans la rue sont belles et souriantes. Des artistes, des peintres, des jongleurs, tout le monde est dans la rue jusqu’à tard dans la nuit. Des gitanes russes dansant sur les terrasses sont séduisantes, les groupes de musiciens venus d’Amérique Latine se succèdent. Les gens n’arrêtent pas de sucer des glaces ou de boire des laits battus avec des fruits dans les nombreux bars et l’effervescence tombe tardivement pour reprendre tôt le lendemain.

À Montréal, je rencontre les membres du Bureau Laitier du Canada. Manifestant une grande sympathie pour notre projet, ils m’invitent dans différents états. C’est là que je me rends compte de la courte durée de mon séjour pour cet immense pays.

Accompagné d’un membre du Bureau, je fais des reportages dans plusieurs fromageries des environs de Montréal (Fritz Kaiser, Philippe Bonnet, fabricants de Brie, de camembert,de fromage blanc…). Le soir, on arrive au monastère de Saint-Benoît-du-Lac. Construit en 1912 sur la rive ouest du lac Memphrémagog, des moines bénédictins y ont élevé un troupeau de vaches laitières et y ont fabriqué leur premier fromage. Inaugurée en 1946, leur fromagerie est devenue rapidement réputée au Canada. Aujourd’hui ils produisent de la Ricotta, l’Hermite, le Moine et le Mont Saint-Benoît.

Il est tard et les moines nous invitent à prendre le dîner avec eux : c’est une cérémonie impressionnante. Le repas frugal, composé de «  soupe, fruits, fromage, lait  », est accompagné des paroles d’un orateur. Le temps consacré au repas est limité, j’ai du mal à suivre. Il me faut beaucoup insister pour avoir l’autorisation de prendre des photos et j’obtiens finalement un rendez-vous pour le lundi suivant.

Je retourne à Montréal et consacre deux jours à l’île Sainte-Hélène où a lieu la Foire Gourmande. Parmi les italiens et leur pizza, les bavarois et leur knoedels accompagnés de marches folkloriques, les grecs et leur moussaka et bouzouki, les Bureaux canadiens présentent leur lait… S’y mélangent des ethnies et des âges différents, des enfants au visage joliment peint  : c’est un lieu idéal pour réaliser des portraits.

Lundi à midi, je suis de retour chez les moines pour prendre des photos pendant leur repas. Mon souci principal est d’avoir assez de lumière. La chance est avec moi. Au moment de la prière, le soleil pénètre par la petite fenêtre et éclaire la table sur laquelle est posé le fromage.  »

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Frantisek Zvardon
Photographe
www.frantisekzvardon.com
zvardonphoto@gmail.com

26×33 cm,134 pages,1994
ISBN 2-85949-158-9

© František Zvardon

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