Sacrées Journées de Strasbourg : les chemins de l’Universel

Musique et Esprit de partout

En octobre dernier, l'Ensemble albanais AlbRifai nous avait donné un avant-goût des Sacrées Journées Foto : marchaudeur/eurojournalist.eu/4.0Int

(Marc Chaudeur) – Des artistes viennent de partout à Strasbourg pour nous emmener sur des chemins que nous ignorions jusque là être les nôtres, aussi les nôtres : d’Inde, de Syrie, des Etats-Unis,du Royaume Désuni, du Tibet, du Népal, de Palestine, d’Algérie, du Togo, d’Iran… Bref, des quatre continents (le cinquième est un peu absent). Voilà ce que représentent les Sacrées Journées. Il manquera seulement l’Ensemble des Tamtams vénusiens et le Combo des sacqueboutes martiennes, empêchés de venir parce qu’il sont retenus par des problèmes de langues ou que leurs vaisseaux sont en panne. Un petit effort, les mécanos.

En tout cas, ces Sacrées Journées de Strasbourg représentent l’un des plus beaux rendez-vous des spiritualités mondiales qui se puissent même concevoir. Elles se tiennent depuis douze années et ont toujours rempli leurs promesses artistiques. On ose espérer qu’il pourrait en être de même pour le domaine spirituel. L’intention est bien entendu de rapprocher les cultures, et en particulier leurs aspects religieux et spirituels – surtout spirituels. Est-ce possible ? Oui ; on connaît d’autres réalisations en ce sens, très articulées, et parfois superbes : celle de Ross Daly en Crète, très vivace et efficace ; les réalisations magnifiques et plutôt orientées dans une direction encyclopédique et historique de Jordi Savall. Ou le Festival de Fès, qui se tient chaque année et que mon dentiste juif ne raterait pour rien au monde.

Encore ces tentatives se centrent-elles sur un axe uniquement monothéiste, l’axe islam- judaïsme-christianisme. Certes, c’est l’un des grands moments de l’année dans la capitale européenne (si si), que ce moment où l’on peut voir un musicien bosno-herzégovin faire sautiller imams quinquas, derviches, hazzan et rabbins, oy oy ! Mais les Sacrées Journées, c’est tout de même encore plus et autre chose, hein : car la spiritualité ne se réduit pas à ces variantes de l’abrahamitude. C’est ainsi que ce Festival annuel comporte une part très importante de concerts joués par des groupes musicaux et des artistes venus de la sphère asiatique bouddhiste et hindouiste, mais aussi de régions plus enclines à certains types de rapports plus directs et plus sensoriels avec la Nature, ses mystères et surtout, ses forces. En clair : panthéismes et chamanismes.En tout, environ 130 artistes sont invités.

L’organisation des Sacrées Journées est assurée depuis le début par Jean-Louis Hoffet, que seconde une équipe solide et déterminée. Grâce à l’aide précieuse du Maire Roland Ries, soucieux d’échanges transfrontaliers bien plus soutenus qu’avant 2008,le Festival a pu par ailleurs bénéficier d’un partenariat avec la ville de Stuttgart. A Strasbourg, c’était une quasi-nécessité ; mais comme le savent les philosophes, nécessité ne fait pas toujours loi…

Cette année, nos amis africains seront un peu plus présents que lors des précédentes moutures, avec les prestations du Duo chrétien togolais (un duo de femmes) et du Chœur chrétien togolais.Pour le reste, on pourra écouter et applaudir, pour ceux qui connaissent : Mozart, la Truite et Rabbi Jacob, l’Ensemble De Caelis (répertoire médiéval a cappella), Hayet Ayad, le Quatuor BOYbershop, Drukmo Gyal, Marie-Claudine Papadopoulos, Bhola Nath Banstola, les derviches aux jupes Marylin de l’Ensemble Sama, Fernando Cellicion (Amérindien du Nouveau-Mexique, adorateur de ce fichu Soleil moins timide là-bas), la captivante Fanny Perrier Rochas, les Gospel Friends, Sandip Chatterjee, le Groupe al Assala (soufis marocains), Opus 4 (jazz manouche, folklore d’Europe orientale), et les deux formations togolaises mentionnées.

Les Sacrées Journées ont lieu du 26 janvier (eh oui, déjà commencé) au 2 février.

Pour le programme complet : https://www.sacreesjournees.eu/programme-detaille-2019/

Tarif PASS pour l’ensemble des concerts, sauf 2 : 55 €
Contact : La Fabrique de Théâtre
10, rue du Hohwald
67000 Strasbourg

A ne pas manquer ! Raison supplémentaire de courir pieds nus à tous les concerts : l’investissement de nombreux lieux que la plupart d’entre nous n’aurait guère l’occasion de visiter autrement. La pagode de la Robertsau, par exemple, et bien d’autres encore.

 

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste