Un « Puma » sans griffes

Théoriquement, le « Puma » est un blindé très performant. Théoriquement. Foto: U.S. Army Reserve photo by Capt. Xeriqua Garfinkel / Wikimedia Commons / PD

(KL) – L’Allemagne est fière de son super-tank blindé « Puma ». Muni de canons puissants, doté d’un blindage qui résiste à de nombreux types de mines et de munitions, il est prévu que l’Allemagne en livre un bon nombre aux troupes de l’OTAN. Mais l’OTAN risque d’être surpris – ce « Puma » n’a ni griffes, ni dents. Un test avec 18 « Pumas » a donné un résultat frustrant : pas un seul des 18 « Pumas » testés n’est en état de pouvoir être utilisé. Aucun.

C’est le général-major Ruprecht von Butler qui a attiré l’attention de l’Inspecteur de l’Armée. Le blindé « Puma », rapporte le commandant de la 10e division blindée, n’est pas en état d’être utilisé. Lors d’une première séance de test, 16 des 18 blindés ne fonctionnaient pas et lors d’une deuxième séance, les deux derniers présentaient des défauts au niveau de la tour et ne pouvaient plus être utilisés non plus.

Selon le même rapport, il faudra attendre au moins « trois à quatre mois » avant que les défauts soient réparés. Comprendre : d’ici là, on peut faire une croix sur le « Puma ». Et en vue de l’état général des équipements de la Bundeswehr, ces « trois ou quatre mois » semblent très optimistes…

Le « Puma », une coproduction de deux entreprises qui profitent de chaque guerre, les forges d’armes allemandes Krauss-Maffei-Wegmann et Rheinmetall (RLS), a été labellisé « prêt au combat » l’année dernière. Pourtant, au sein de la Bundeswehr, le « Puma » a déjà été désigné comme « le blindé à pannes ». Pour le commandant de la 10e division blindée, ce nouveau couac constitue un énorme problème, y compris pour le moral des troupes. « Il faut le dire clairement », écrit le général-major, « utiliser le ‘Puma’ est comme jouer à la loterie ».

Maintenant, il faut espérer que les blindés du type « Marder » que l’Allemagne compte livrer à la troupe d’intervention rapide de l’OTAN au mois d’Avril, fonctionneront un peu mieux que le « Puma ». Et on peut se poser la question où sont partis les milliards d’euros que les états investissent depuis des décennies dans des armées qui visiblement, ne peuvent pas intervenir en cas d’urgence.