La France sur les traces de la Grèce et de l’Italie

Avec 3.228 billions d'euros, la France est le troisième pays le plus endetté dans l'Union Européenne. Elle elle va louper les critères de stabilité européens en 2025.

Dommage, le "ruissellement" n'a pas fonctionné. En bas, seules quelques gouttes sont tombées... Foto: aceebee from Camberly, UK / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Bruno Le Maire, l’ancien ministre de l’économie, était très fier de son travail. « Si la France est très endettée aujourd’hui, c’est parce que j’ai sauvé l’économie française », a-t-il déclaré en Juin. A la Commission européenne, on ne voit pas la situation du même œil, car la France va louper les plus importants critères de stabilité fixés dans les traités européens. Et on se demande quel gouvernement serait en mesure de remettre la France sur les rails après les années dévastatrices de la « Macronie ».

Le taux d’endettement de la France s’élève actuellement à 112% de son PIB, mais les traités européens ont fixé un seuil à 60%, ce qui veut dire que la Commission sera obligé de lancer une procédure de discipline budgétaire à l’encontre de Paris. Autre chiffre record : en 2025, le déficit s’élèvera à 6%, autorisés sont 3%. Là aussi, une procédure attend la France et qu’on le veuille à Paris ou pas, les dépenses publiques doivent être revues à la baisse.

L’état qui lui, dépense sans compter, essaye d’attribuer les torts aux collectivités territoriales, mais ce n’est pas en régions qu’il faut chercher l’erreur, mais à Paris. Plus précisément à Bercy où on ne poursuit toujours pas l’évasion fiscale estimée à bien plus de 100 milliards d’euros (!), mais on y préfère faire la chasse aux petits contribuables qui auraient peut-être omis d’indiquer l’un ou l’autre élément sur leurs déclarations.

Évidemment, en « Macronie », on a fait de gros cadeau aux plus riches, mais si le nouveau premier ministre Michel Barnier annonce vouloir « faire participer les plus fortunés » à un effort de relance, on se demande comment il veut s’y prendre, sachant que son patron a toujours tout mis en œuvre pour que les riches et super-riches ne soient pas molestés. Après tout, ce sont eux qui l’ont porté jusqu’au pouvoir et donc, ils sont « chasse gardée ». Pourtant, le déficit serait moins catastrophique si Bercy allait chercher cet argent dans les Caraïbes où il est caché, comme on le sait au moins depuis la publication des « Panama Papers ».

Faire contribuer les super-riches à la relance du pays, cela n’est guère plus qu’un vœu pieu. Mais cette fois, il ne suffira pas de baisser les APL de 5€ pour renflouer les caisses vides, il faudra trouver autre chose. Et peut-être aussi des réponses à la question où est passé tout cet argent. Un bon premier pas serait de réduire les frais de représentation énormes du pouvoir parisien – qui est encore aujourd’hui célébré comme du temps de François I.. Certes, Macron n’a pas fait construire un Chambord, mais force est de constater que son projet fétiche Flamanville aura finalement coûté bien plus que Chambord. Et quand on compare les deux, on constate que Chambord fait bien plus plaisir aux Français et aux visiteurs que Flamanville…

En vue des tensions sociétales actuelles, il sera difficile de faire porter la lourde charge de la relance de la France aux seuls pauvres, même si à Paris, on aimerait faire ça. Mais après la réforme de la retraite et après l’arnaque électorale, cela risque de passer difficilement. Donc, les riches ?

Bercy devrait se mettre à la lutte contre l’évasion fiscale, lancer l’ISF, émettre un moratoire sur le versement de dividendes des grandes entreprises (côté versement de dividendes, la France se trouve également en tête du peloton…) et aller chercher l’argent là où il se trouve. Les « théories de ruissellement », argument utilisé par la « Macronie » pour justifier les cadeaux faits aux super-riches, ont échouées, mais permis aux super-riches de multiplier leurs patrimoines. Mais ces gens sont déjà tellement riches que la seule compétition qui les concernera encore, sera celle de « l’homme le plus riche » au cimetière.

Certes, la « Macronie » devait faire face à des situations inédites, comme la pandémie du Covid-19, mais cela concerne aussi d’autres pays qui eux, ont géré cette crise sans ruiner l’état dans la foulée. Et du coup, on constate le meilleur effet du remplacement du dernier gouvernement par un gouvernement encore plus à droite – la France n’a plus à subir la politique économique de Bruno Le Maire. Ce sont les pauvres étudiants à l’Université de Lausanne qui devront désormais le supporter. Pourvu qu’ils ne prennent pas trop de notes, pour ne pas conduire plus tard la Suisse sur la « voie Le Maire »…

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