Le prix de l’énergie passe par le plafond

L'avenir, c'est ça - panneau solaire et mini-éolienne sur le toit... Foto: Patafisik / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Dans quelques semaines, les fournisseurs d’électricité et de gaz pourront répercuter la hausse du prix de l’énergie sur leurs clients. Le prix de la mégawattheure qui se situait avant 2021 aux alentours de 50€, se négocie maintenant à 700€. Même son de cloche en ce qui concerne le gaz – le prix en gros a augmenté de 500% depuis le début de l’année. Dans pas longtemps, les aides de l’état pour la facture d’électricité, de gaz ou les rabais à la pompe s’arrêteront. Ce sera à partir de ce moment-là que les choses vont commencer à se corser chez nous.

L’Europe entre dans une phase de grandes tensions sociales. Pendant l’hiver, il sera difficile d’expliquer aux citoyens qui ne pourront plus payer leur note d’électricité ou de gaz qu’ils risquent des problèmes existentiels, pendant qu’on transfère des milliards vers l’Ukraine et la Russie.

L’explosion des prix de l’énergie sur les marchés internationaux fera également flamber l’inflation qui elle, se situe déjà à un niveau où certains banques émettent des « alertes récession » dans leurs systèmes informatiques internes. Il est évident que cette inflation frappera dur et risque de faire disparaître la classe ouvrière et la classe aux faibles et moyens revenus – ces classes seront menacées par une nouvelle précarité.

Les gouvernements devront travailler dur pour trouver des réponses à cette évolution qui risque d’affecter lourdement une paix sociale qui elle, est déjà plus que fragile. Que feront les gens qui ne pourront plus payer leur loyer, leur note d’électricité ou la nourriture pour la famille après le 25 du mois ? Est-ce qu’ils resteront sagement à la maison pour ne pas déranger le gouvernement qui cherchera des solutions ? Ou est-ce que des gens qui n’auront littéralement plus rien à perdre, iront manifester à Paris et ailleurs ?

Il est clair qu’après la pandémie qui avait frappé le monde sans crier garde, la guerre en Ukraine était difficile à prévoir. Il est tout aussi clair que cette situation, avec une crise environnementale, sociale, sociétale et politique, place les responsables politiques devant une mission pharaonique. Au monde politique d’encadrer les agissements des grands fournisseurs, au monde politique de créer un cadre assurant que les franges défavorisées de la société ne soient pas exclues de la vie de société – sinon, les extrémistes de tout bord auront de beaux jours devant eux.

Les solutions, il faut les trouver maintenant et non pas au moment où les pénuries se matérialisent. Il faudra même prévoir plusieurs plans au cas où l’accès aux ressources énergétiques devait se compliquer davantage. Les sociétés occidentales se trouvent devant un défi de taille – gérer ces crises multiples, sans pour autant brader les valeurs d’une démocratie républicaine. Espérons que les équipes en place soient à la hauteur. Mais ce qu’ils font depuis plusieurs années, n’est pas forcément encourageant…