Le SIDA est loin d’être vaincu

Vendredi dernier, à l‘occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, de nouveaux chiffres ont démontré que l’absence du sujet dans les médias ne signifie pas que ce fléau soit vaincu. Au contraire.

La lutte contre le SIDA est loin d'être gagnée. Foto: Gary van der Merwe / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL/AK) – De nos jours, le diagnostic du SIDA ne constitue plus automatiquement une condamnation. Si la médecine n’est toujours pas en mesure de guérir cette terrible maladie, la recherche a fait d’énormes progrès dans le traitement du virus dans le corps, permettant d’empêcher qu’une infection HIV ne se transforme en SIDA. A condition toutefois que l’infection soit détectée. Le grand problème actuel est qu’une grande partie des personnes infectées ignorent qu’elles sont porteuses du virus et continuent ainsi à le propager.

36,7 millions de personnes dans le monde sont actuellement atteintes par le virus HIV, contre 8,9 millions en 2009, soit un quadruplement des cas. On est donc bien loin d’une maîtrise du développement de l’épidémie, au contraire. Cette augmentation spectaculaire est due notamment au fait que de nombreux porteurs du virus HIV sont détectés tardivement. En Allemagne par exemple, pays disposant d’un système de santé avancé, 14,5% des personnes porteuses du virus ne savent pas qu’elles sont séropositives et risquent de propager la maladie à leur insu. Ce taux de porteurs ignorant la présence du virus dans leur organisme est, bien entendu, supérieur dans les zones où le dispositif de prévention est peu développé.

En Allemagne, environ 3100 personnes se sont infectées avec ce virus au courant de l’année 2016. Les rapports sexuels non protégés entre personnes homosexuelles concernent toujours environ deux tiers des nouvelles infections, mais les rapports non-protégés hétérosexuels et les infections contractées dans le cadre de la consommation de drogues (partage de seringues, etc.) figurent également sur la liste de la cause d’infections.

Même si le monde s’est accommodé de l’existence de cette terrible maladie, ce n’est pas le moment de baisser les bras dans la lutte contre la propagation et dans la recherche. Si la recherche a fait d’énormes progrès en développant des médicaments qui empêchent que le virus déclenche la maladie, les thérapies ne sont pas disponibles partout où elles sont nécessaires. Il faut investir pour continuer à améliorer les médicaments et thérapies, mais aussi pour les mettre à disposition dans les pays pauvres, surtout en Afrique, mais également en Europe Centrale et de l’Est.

Le combat contre le SIDA relève aussi de décisions politiques : les investissements nécessaires doivent faire partie des priorités. La présence de plus de 36 millions de malades en attente de solutions n’est-elle pas une raison suffisante pour faire vite ?

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