Quoi ? La FIFA corrompue ? Sepp Blatter n’en revient pas…

Pauvre Sepp Blatter. Celui qui est, injustement, of course, surnommé le «Don» du football mondial, découvre avec stupeur que ça pue dans la maison du football…

Pauvre Sepp Blatter, principale victime des vilains agissements de ses proches. Lui, qui croyait qu'il neige en été au Qatar... Foto: Agencia Brasil / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0br

(KL) – Meuh non, il n’a rien fait, rien vu. Sepp Blatter est furieux. Et montre, avec la droiture qui lui est propre, le carton rouge à ceux que la police suisse a placé derrière les barreaux. Pour qu’ils soient extradés aux Etats-Unis où ils encourent des peines allant jusqu’à 20 ans. De la corruption ! Incroyable ! Qui l’eut cru ?

Certainement pas Sepp Blatter. Seules les mauvaises langues le soupçonnaient lui, le Monsieur Propre du football, d’être mêlé à cette sordide histoire de corruption. Il est de bonne foi, Monsieur Blatter, après tout, il avait laissé mener une enquête par la «commission d‘éthique» sur les soupçons de corruption lors de l’attribution des coupes du monde 2018 et 2022. Et si cette commission avait conclu qu’il y a eu corruption, Monsieur Blatter avait décidé que cette corruption n’était pas vraiment trop grave et qu’il ne fallait pas revenir sur l’attribution de ces deux manifestations à la Russie et au Qatar. D’accord, il avait peut être découvert un peu tardivement qu’il fasse relativement chaud dans le désert arabe en été, mais il est manager et non pas spécialiste de la météo. Une petite erreur, quoi.

D’après la ministre de la justice américaine Loretta Lynch, le système de corruption à la FIFA dure au moins depuis 24 ans. 24 ans, sans que le patron s’en aperçoive. Ah, les vilains – ils ont trompé sa confiance ! Et personne n’a vraiment présenté des preuves matérielles pour affirmer que Sepp se soit baladé la nuit dans les hôtels 5 étoiles pour y glisser des enveloppes sous les portes des membres du comité exécutif lors des congrès de la FIFA. Bon, il y en avaient qui prétendaient l‘avoir vu, mais qui nous prouve que ces enveloppes ne contenaient que l‘ordre du jour des réunions du lendemain ?

Pauvre Sepp Blatter. Cet altruiste, toujours au service du football, doit tomber des nues – de la corruption dans sa maison, pendant 24 ans ! Non, affirmatif, il n‘a rien vu. Et finalement, ce n‘est pas si grave. Ce qui est grave, c‘est que cette histoire finisse par l‘obliger à reporter son nième élection à la tète de la fédération de sport la plus riche et puissante du monde. C’était prévu pour vendredi, et initialement, même après l’arrestation de ses collaborateurs les plus proches, il voulait maintenir ces élections. Selon son décompte, il disposait d’assez de voix, donc, pourquoi attendre ? Ce n’est que sous la pression de ces fichues médias qu’il se voyait obligé dans la soirée de reporter son élection. Fichtre !

Mais ce qui l’inquiète aujourd’hui, c’est que des voix sur lesquelles il pouvait compter, se trouvent en prison. Et si la Suisse respecte son accord d’extradition avec les Etats-Unis, ils partiront aux Etats-Unis où ils seront jugés. Et cette Loretta Lynch, dont déjà le nom trahit sa véritable intention vis-à-vis de cet honnête homme qui est Sepp Blatter, a déjà annoncé qu’elle allait inculper d’autres personnes. Oops ! Vont-ils finir par faire des reproches à celui qui se trouve à la tète d’une organisation de malfaiteurs sans jamais s’être rendu compte des agissements de ses collaborateurs ? Et quid du «Kaiser» Franz Beckenbauer qui lui, il n‘y a pas longtemps, a quitté précipitamment le comité exécutif de la FIFA ? Trahison ! Sepp Blatter va tous les virer, tous ceux qui ont sali le football, qui se sont enrichis, qui ont accepté des pots de vin conséquents. Et ces salauds n‘ont même pas partagé avec le père Sepp.

Alors, à quand les élections du président ? Sepp Blatter, le pauvre, est pressé. Pour être réélu avant son arrestation ? Un monument s‘écroule. Un monument dont tout le monde savait qu‘il vendait des coupes du monde moyennant cash. Meuh non, on ne parle pas de Sepp Blatter, mais de la FIFA. Dont le président est, comme aurait dit Coluche, plus blanc que blanc.

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