Tunisie : Vers un second tour entre Beji Caid Essebsi et Moncef Marzouki

Les élections présidentielles en Tunisie donneront lieu à un second tour - le pays aura un choix déterminant à faire pour les années à venir.

Les électeurs tunisiens devaient colorier un doigt pour éviter des fraudes électorales. Foto: Mohamed Md'lla

(Par Nesrine Chihi) – Dimanche 23 Novembre 2014, les Tunisiens se sont rendus aux urnes pour la troisième fois depuis la révolution de janvier 2011, cette fois pour élire leur président. 5 millions d’électeurs pouvaient ainsi participer pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie à une élection présidentielle libre. Les électeurs avaient le choix entre 27 candidats – la nouvelle démocratie semble avoir motivé de nombreux candidats.

La Tunisie fait figure d’exception dans la région, l’essentiel des pays du «Printemps Arabe» ayant basculé dans la répression ou le chaos. Le choix du nouveau président risque donc d’être primordial, non seulement pour l’avenir de la Tunisie, mais pour toute la région.

Béji Caïd Essebsi, bourguibiste et candidat du parti Nidaa Tounes, arrivé premier aux élections législatives, rassemble toutes les sensibilités opposées aux islamistes d’Ennahda. Le président sortant, Moncef Marzouki, lui, se pose en garant de la révolution.

D’après les résultats d’un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote par le cabinet d’études Sigma Conseil, Beji Caid Essebsi occupe la première place avec 42,7% des votes, suivi respectivement par Moncef Marzouki avec 32,6% , Hamma Hammami 9,5%, Slim Riahi 6,7% et Hechmi Hamdi 3,9%.

Le troisième homme du premier tour des élections présidentielles est une figure de proue de la gauche, Hamma Hammami. Ce dernier a jugé dimanche soir que son score était «un message positif», en indiquant que sa formation, le Front Populaire, se réunirait pour étudier une éventuelle consigne de vote pour le second tour.

Le taux de participation a atteint, selon l’instance électorale ISIE, les 64,6% des inscrits, chiffre «honorable» pour son président Chafik Sarsar. Par contre, les Tunisiens vivant à l’étranger n’ont participé à ce scrutin qu’à seulement 29,68%, toujours selon Chafik Sarsar.

Le deuxième tour aura lieu le 28 décembre prochain si aucun des prétendants n’obtient de majorité absolue – l‘ISIE annoncera les résultats officiels seulement demain, le 26 novembre 2014. Mais la bataille pour ce second tour a d’ores et déjà commencé entre les deux candidats. Moncef Marzouki a déjà invité son rival au second tour, Béji Caid Essebsi, à un débat télévisé qui sera retransmis en direct.

Dimanche soir, Marzouki a appelé «toutes les forces démocratiques» à s’unir autour de lui au second tour pour contrer son rival, âgé de 87 ans, qu’il n’a cessé de présenter comme un vétéran de la scène politique, puisque Essebsi était déjà ministre sous le régime de Habib Bourguiba et brièvement président du Parlement sous Ben Ali.

Pour le directeur de campagne de Moncef Marzouki, Adnène Macer, les choses se présentent bien. «Nous entrons dans le deuxième tour avec de grandes chances face à Béji Caïd Essebsi». A suivre.

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