Alstom: pas de solution franco-allemande

L’alliance Siemens-Mitsubishi se montre en bon perdant après que le gouvernement français ait définitivement écarté leur offre. On verra plus tard si cela a été la bonne décision.

Bientôt, il faut refaire le logo d'Alstom. En y ajoutant quelque chose avec GE. Foto: Markwu75 / WIkimedia / CC-BY-SA 3.0

(WB) – Yakiyuki Hanasawa, le chef de la branche européenne de Mitsubishi Heavy Industries (MHI) est un excellent diplomate. Après le refus de l’offre Siemens-Mitsubishi pour l’entreprise Alstom, il a non seulement exprimé ses regrets, mais il a aussi souligné que son entreprise comptait malgré cet échec, développer ses relations avec la France et d’autres partenaires industriels en France. Juste avant, le patron de Siemens, Joe Kaeser, avait déclaré sa «compréhension pour les intérêts nationaux du gouvernement français en ce qui concerne la nouvelle structuration d’Alstom».

Ces deux déclarations faisaient suite à l’annonce du gouvernement français de vouloir non seulement entrer dans le capital d’Alstom, mais de devenir carrément le plus grand actionnaire du groupe industriel français. Le deal semble être scellé – les négociations entre l’état français et l’actionnaire principal d’Alstom, le groupe Bouygues, ont abouti à un réultat. Un peu étrange, mais on tient un résultat.

General Electric (GE) avait évalué le secteur énergétique d’Alstom à 12,35 milliards d’euros (Siemens-MHI avait évalué le même secteur à 14,6 milliards d’euros) et on ignore encore comment GE réagira à la nouvelle donne, à savoir l’entrée de l’état français à hauteur de 20% dans le capital d’Alstom. Devoir composer avec les représentants de l’état, ce n’est pas vraiment une idée qui plaît aux Américains.

Mais avant de parler avec GE, il fallait trouver un terrain d’entente entre l’état et Bouygues. Avant le week-end, l’état était prêt à débourser 28 euros par action d’Alstom (la valeur du titre à la clôture de la bourse vendredi), tandis que Bouygues penserait plutôt à 35 euros par action. La différence est de taille – 400 millions d’euros. A 35 euro par action, la transaction pèserait avec 2,1 milliards d’euros sur le budget. A 28 euros, la France devrait payer 1,7 milliards d’euros.

Bouygues a donc proposé à l’état d’étaler l’achat de ses 20% du capital d’Alstom sur deux ans, ce qui permet de suivre l’évolution du titre. Selon cette évolution, le prix définitif sera arrêté. En attendant, Bouygues cède son siège dans les organes de décision d’Alstom à l’état qui lui, pourra donc immédiatement bénéficier de son statut comme plus grand actionnaire d’Alstom. On verra comment GE réagira à cette tournure des évènements.

Pourvu que le gouvernement français ait pris la bonne décision. Ces prochains jours, de nombreuses questions doivent trouver des réponses et l’avenir d’Alstom est aussi incertain qu’au début des tractations. Vers la fin de la semaine, on devrait déjà voir plus clair.

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