La reprise (5)
Semaine après semaine, Eurojournalist(e) suit trois enseignes du centre ville strasbourgeois pour documenter la reprise après la crise Covid. Malgré les efforts déployés, ce ne sera pas facile...
(KL) – Jacques Zucker est fatigué. Peu étonnant après un week-end passé en boutique : les époux Zucker travaillent depuis la réouverture de leur boutique 7 jours sur 7 – pour être en mesure de faire face aux charges les plus pressantes. Le salaire doit attendre, on se bat pour la survie économique.
Pourtant, les deux derniers week-ends n’étaient pas exactement mauvais en termes de fréquentation de la boutique « Blanc du Nil » qui se trouve juste en face de la Cathédrale. « Si, il y a des touristes, mais leur nombre est absolument insuffisant », dit Jacques Zucker. Et d’où viennent les touristes ? « 90% viennent d’autres régions françaises, 5% sont des Allemands et 5% viennent de la Suisse, de la Belgique et d’autres pays. Ce qui manque, ce sont les touristes américains, japonais et chinois », explique Jacques Zucker qui déplore aussi un comportement parfois irraisonnable de la part des touristes.
« Beaucoup de touristes ne veulent plus être confrontés aux réalités de la corona-crise », remarque Jacques Zucker, « ils refusent le gel hydroalcoolique que nous leur proposons, ils refusent de porter un masque en entrant dans la boutique. Imaginez, déjà, vous travaillez sans pouvoir vous payer un salaire, et en plus, vous vous faites insulter… » Ambiance…
Que faire alors pour sortir de cette situation ? Force est de constater que nous ne sommes qu’aux débuts de la crise économique qui arrive dans le sillage de la crise sanitaire. Comment faire pour empêcher le pire ?
Pour Jacques Zucker, la réponse se situe dans une mobilisation de tous les acteurs, que ce soit la ville, les associations de commerçants et d’autres qui devraient lancer des actions ciblées pour augmenter la visibilité et l’attractivité de la ville de Strasbourg et de l’Alsace. « Il faut communiquer sur les marchés à proximité, donc dans les régions françaises limitrophes, en Allemagne, en Suisse, en Belgique, dans les pays où les gens ont la possibilité de se déplacer facilement en Alsace. Les professionnels du tourisme allemands le font déjà et plusieurs grandes villes françaises également, comme Nantes ou Bordeaux ». Il a raison, Jacques Zucker, il faut tout mettre en œuvre pour faire revenir les touristes à Strasbourg – autrement, l’intégralité de l’activité économique du centre ville serait menacée.
Donc, une semaine qui n’aura pas donné beaucoup d’espoir aux petits commerçants du centre ville strasbourgeois comme le « Blanc du Nil ». Dans le prochain numéro de cette série, nous allons voir comment la semaine passée s’est déroulée chez les deux autres enseignes que nous suivons, l’Hôtel de la Cathédrale et le « Münsterstübel » !
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