Brexit Day !

Aujourd’hui, Theresa May déclenche le « Brexit », peut-être la plus grande bêtise politique depuis la IIe Guerre Mondiale. Et l’Europe a failli à la mission de rendre l’Europe plus attractive. Une défaillance collective.

29 mars 2017 - Britannia rules ! Jusqu'au réveil avec une gueule de bois... Foto: Hogweard / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Qu’est-ce que les livres d’histoire retiendront de cette journée du 29 mars 2017 ? Le début de la fin de la cohésion européenne ? Le lancement d’une « Europe à plusieurs vitesses » ? Le top départ pour une transformation européenne en une sorte de supermarché géant pour les acteurs des marchés financiers ? L’avenir nous le montrera, mais une chose est déjà certaine – il n’y aura aucun « gagnant » dans le « Brexit », les Britanniques subiront des problèmes importants dus à cet isolement volontaire et l’Europe sera, bien entendu, également affecté. Le « Brexit » pose énormément de questions – comment se fait-il qu’une décision soit mise en œuvre quand tout le monde sait qu’il s’agit d’une erreur monumentale ?

Theresa May, c’est la Marine Le Pen britannique et les électeurs et électrices français (et dans les autres pays européens) ont intérêt à regarder de près ce qu’il se passe lorsque un pays quitte cette Union Européenne. Sans parler du risque d’une scission du Royaume Uni (qui aura une fière allure sans l’Ecosse et, qui sait, l’Irlande du Nord et, qui sait, le Pays de Galles…), l’isolement britannique se traduira pour les citoyens de la Grande Bretagne par des choses peu réjouissantes. Déjà, les prix pour des marchandises importées a augmenté de 19,1% depuis le référendum, de nombreuses entreprises éviteront désormais les investissements en Grande Bretagne, ce qui engendrera une augmentation du chômage, la continuation de la baisse de la Livre Sterling, une compétitivité décroissante et finalement, une qualité de vie amoindrie pour les Britanniques. Reste la question – à qui devrait profiter le « Brexit » ? Pourquoi l’opérer sachant qu’il n’apporte strictement rien de positif, hormis la joie passagère d’avoir montré un doigt d’honneur à l’Europe entière ? Une fois cette joie passée, la Grande Bretagne se réveillera avec une gueule de bois…

A qui la faute ? Bien sûr, il y avait cette erreur politique monumentale de David Cameron qui avait attaché son propre destin politique à ce référendum farfelu, il y a Theresa May qui soigne ses névroses en voulant devenir une « Maggie Thatcher 2.0 », mais il y a aussi les responsables de la politique européenne qui, depuis le 23 juin et le résultat du référendum, n’ont rien fait pour au moins lancer des réformes, pour penser un nouveau projet européen, qui aurait pu influencer les votes dans les deux chambres législatives britanniques. Ils étaient nombreux à demander une « offensive de charme » européenne en Grande Bretagne, mais celle-ci n’avait pas lieu. Une bonne part de la responsabilité du « Brexit » revient donc aux responsables politiques européens.

Aujourd’hui, c’est un jour très triste pour l’Europe. Aujourd’hui, on s’en fiche des résultats des négociations, force est de constater que désormais, la famille européenne compte un membre en moins et quand on considère les nombreux partis populistes et europhobes un peu partout en Europe, il y a fort à craindre que d’autres pourraient être tentés par la même bêtise que la Grande Bretagne.

Le 29 mars 2017 sera la date du triomphe d’un néonationalisme des plus malsains, d’un retour vers un passé sombre, vers un égoïsme national dont on devrait connaître les conséquences en Europe. Espérons qu’aujourd’hui, nous n’assistons pas au début de l’enterrement de l’idée européenne qui est chère aux citoyens et citoyennes, mais malmenée par ceux à qui nous en avons confié la garde. Affligeant.

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