Corriger une faute politique

La Chambre des Médecins allemande demande la réinstauration des tests PCR gratuits. Et de nombreux virologues allemands se joignent à cette demande.

La Chambre des Médecins allemande demande la réinstauration de la gratuité des tests. Foto: United States Congress, Office of Terri Sewell / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Il y a quatre semaines, la gratuité des tests Covid avait été abolie en Allemagne, comme dans d’autres pays. Depuis, les nouvelles infections explosent et maintenant, la Chambre des Médecins allemande (l’équivalent de l’Ordre des Médecins en France) demande à ce que cette « faute politique » soit rectifiée. Selon le virologue Jonas Schmidt-Chanasit, les schémas « 3G » (« geimpft », « genesen », « getestet » – vacciné, guéri, testé) donnent un faux sentiment de sécurité et par conséquent, il demande, comme beaucoup de ses collègues, de « tester, tester, tester ». Et ce, autant pour les personnes vaccinées que non vaccinées.

Il est avéré que tout le monde, vacciné ou non, peut contracter le virus et le transmettre à autrui. Le fait d’avoir communiqué aux personnes vaccinées et/ou guéries qu’elles seraient « sûres », a entraîné un relâchement des comportements que l’on peut observer partout. Mais c’est aussi ce comportement de la part de personnes prétendument « sûres » qui contribue fortement à la propagation du virus et donc, à la nouvelle « vague » qui déferle sur l’Europe. Pour la Chambre des Médecins, tout le monde devrait être testé systématiquement. Mais, depuis l’abolition de la gratuité des tests, le nombre de tests effectués, a chuté de 80% et ainsi, cette décision politique visant à forcer les personnes non-vaccinées, aura eu l’effet contraire. Non seulement, les réfractaires à la vaccination ne se laissent pas convaincre par ces « chantages », mais on s’est privé de la seule possibilité d’identifier des cas d’infections, ce qui avait permis d’isoler les personnes infectées. Depuis, la pandémie progresse de manière invisible et ce n’est qu’à partir du nombre de hospitalisations que l’on peut suivre l’évolution pandémique.

« Il faudrait que le monde politique ait le courage d’admettre que l’abolition de la gratuité des tests était une erreur », dit Klaus Reinhardt, le président de la Chambre des Médecins. « Force est de constater que cette mesure n’a pas eu le succès escompté, à savoir d’obliger les réfractaires à se faire vacciner. » Mais quel politique, quel gouvernement aurait le courage d’admettre des erreurs ? Actuellement, l’ensemble des gouvernements parade régulièrement devant les caméras en s’auto-félicitant de leur « bonne gestion de la crise ». A force de l’entendre, de nombreux citoyens finissent par y croire. Mais admettre des erreurs ? Jamais de la vie.

Pourtant, c’est ce qu’il faut aujourd’hui. Comme beaucoup d’autres mesures, l’abolition de la gratuité des tests a échouée. Il convient donc de rectifier le tir et d’étendre enfin ! les tests aussi aux personnes vaccinées et guéries. Et ce, le plus vite possible. Mais le monde politique ne risque pas d’entendre la voix de la raison exprimée par les scientifiques. Quel gâchis…

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