Invasion américaine en Europe : Comment dire «non» ?

Les Etats-Unis sont en route vers une nouvelle guerre en Europe. Stoppons-les ! Foto: Airman Joshua E. Helgeson / US Navy / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Les Etats-Unis se mettent à faire de la politique européenne ce qui, somme toute, est assez logique en vue de la faiblesse politique extraordinaire du vieux continent. Cette «invasion américaine» se joue sur tous les tableaux – au niveau économique, au niveau politique et au niveau militaire. Les Etats-Unis ont annoncé des manœuvres en Lettonie dès le mois de mai – ils veulent envoyer 3000 soldats et des armes modernes pour, comme l’a exprimé le Général John R. O’Connor lors de la première livraison d’armes dans le port de la capitale lettonne Riga, «pour le temps que ceci sera nécessaire pour empêcher une agression russe». A croire que la guerre a déjà été déclarée.

La fatale logique politique – industrie d’armement – guerre, semble être déclenchée et dans cette logique, nous avons peut être déjà touché le point de non-retour. Comment peut-on se défendre contre cette logique meurtrière qu’on devrait connaitre en Europe pour l’avoir déjà vécue à plusieurs reprises ? Comment stopper cette machine de guerre qui s’est déjà mise en route et qui fait quotidiennement des victimes sur les champs de bataille en Europe Centrale, mais également en Syrie, en Iraq, au Nigéria, un peu partout dans le monde ?

Lorsque les grandes industries flairent de bonnes affaires, et toutes les guerres sont d’excellentes occasions pour faire des affaires et pour relancer des économies en difficultés, ils déploient les grands moyens. On nous matraque à coups de propagande, on fait croire à la population qu’il faille défendre «des valeurs» (mais quelles valeurs ? un capitalisme libéral déjà dépassé par les réalités d’une mondialisation sauvage ? la «liberté» bafouée par une surveillance globale ayant coupé dans le vif des droits des citoyens ? la «paix» ? mais quelle paix ?), en investissant dans la «sécurité».

L’Histoire a tendance à se répéter, et nous voilà à l’aube du troisième grand conflit continental en l’espace de 100 ans. Qui lui, suit la même logique que les deux conflits précédents qui avaient, il convient de s’en souvenir, fait plus de 40 millions de morts. Les profiteurs sont les mêmes qu’à chaque guerre. Ceux qui produisent et vendent des armes, la France et l’Allemagne dans le lot, et toute critique est étouffée en pointant sur la nécessité de sauvegarder les environ 300 000 emplois qui dépendent dans nos deux pays de cette industrie. Est-ce que nous sommes en train d’accepter ce deal qui veut que nous sacrifions des millions de vies humaines pour sauvegarder 300 000 emplois ?

Au 20e siècle, nos ancêtres n’ont pas réussi à se rebiffer contre cette évolution qui, comme toujours, nous est vendue sous l’étiquette «sans alternative». Nos grands-parents se sont laissés leurrer – mon grand-père allemand s’est laissé persuader que «les Français» étaient ses «ennemis héréditaires», le grand-père français était convaincu que tous les «boches» étaient des mangeurs d’enfants sans pitié.

En vue de l’escalade du conflit en Europe Centrale, les Etats-Unis agissent. Et nous nous limitons à regarder. Car la Lettonie, c’est loin. Qu’est-ce que cela peut bien nous faire si les Etats-Unis envoient 3000 soldats et des armes modernes dans ce petit pays balte où la plupart d’entre nous n’ont jamais mis les pieds ? La Lettonie, pourtant, est plus proche que nous ne le pensons. Que personne ne se trompe – un nouveau conflit continental ne se déroulera pas sur une scène régionale, un tel conflit nous touchera tous. Sans exception. Comme en 14-18, comme en 39-45. C’est toujours la même histoire.

Le seul moyen pour interrompre ce cercle vicieux, c’est l’engagement citoyen. On peut toujours partir du principe que la majorité des gens qui peuplent la Terre, soient contre la guerre, contre les massacres, contre la barbarie inhérente à la guerre. Nous sommes donc seuls face à cette évolution et nous sommes les seuls qui pourraient stopper cette folie.

Même si cela déplait, l’engagement personnel est l’unique voie pour changer le cours de l’Histoire. Ce ne seront pas les autres qui le feront à notre place. Et cet engagement passe par une «politisation» de chaque individu, par un investissement personnel dans des initiatives, des projets, de nouveaux partis politiques. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera.

Lançons des initiatives, en utilisant les seules armes dont nous disposons – les réseaux sociaux, Internet et nos bulletins de vote. Empêchons la mainmise des Etats-Unis sur l’Europe – car comme les Américains aiment bien le faire, ils préparent la prochaine grande guerre en Europe, loin de leurs terres, créant ainsi des marchés pour les Haliburton & Cie. – assurant par ce biais des emplois aux USA. Obligeons nos «responsables» politiques à interdire les armes américaines sur le sol européen, empêchons le TTIP (TAFTA) qui permettrait aux Etats-Unis de s’ingérer dans le processus législatif en Europe.

Investissons tous quelques heures par semaine pour sauver notre avenir et celui de nos enfants ! Au lieu de s’abrutir devant la télé, sortons et allons à la rencontre de ceux qui pensent comme nous, qui refusent l’idée d’assister et de participer à la première grande tuerie du nouveau millénaire ! Et agissons dès maintenant, demain, il risque d’être trop tard.