La crise ukrainienne divise les Etats-Unis et l’Europe
Pendant que le Président Hollande et la Chancelière Merkel multiplient les efforts diplomatiques, les Etats-Unis voudraient faire escalader la guerre en Ukraine.
(KL) – Les Etats-Unis ont l’habitude des guerres qui se déroulent un peu partout dans le monde. Ainsi, la guerre en Ukraine ne représente qu’une guerre de plus pour le gouvernement américain qui s’est montré ce week-end irrité face à l’hésitation européenne d’armer l’Ukraine pour une confrontation ouverte avec la Russie.
Le problème, c’est qu’à Washington, plus personne ne croit en les assurances russes de vouloir la paix. Une position qui peut aussi se comprendre, car pendant que la Russie, par le biais de son ministre des affaires étrangères Sergeji Lawrow persiste à responsabiliser l’Ouest pour le conflit en Ukraine, la guerre y continue.
Ce que craint l’Europe, représentée par François Hollande et Angela Merkel et non pas par la «ministre des affaires étrangères» de l’UE Federica Mogherini, la grande absente dans les efforts diplomatiques, c’est l’escalade inévitable en cas de livraisons d’armes à Kiew. Car de telles livraisons justifieraient aussi une intervention encore plus massive de la Russie, non seulement dans les «Républiques Populaires» auto-proclamées dans l’est de l’Ukraine, mais également dans d’autres anciennes républiques de l’URSS qui figurent encore sur les tablettes de Vladimir Poutine. A commencer par les pays baltes.
Difficile d’évaluer qui a raison et qui a tort. Si les pays occidentaux sont d’accord de blamer la Russie pour l’annexion de la Crimée et pour le soutien des séparatistes dans l’est de l’Ukraine (si ce n’est pas la Russie qui concerte les actions), les positions américaines et européennes sont très éloignées l’une de l’autre. Tandis que des faucons comme John McCain reprochent aux Européens «d’empêcher les Ukrainiens de se défendre», Merkel et Hollande organisent la prochaine conférence avec Poutine et le président ukrainien Poroschenko à Minsk. Si les espoir d’y arriver à des accords sont minimes, l’Europe préfère tenter tout ce qui est possible au niveau diplomatique. Ce qui implique le risque d’assister à une nouvelle offensive russe à laquelle personne ne serait vraiment préparé.
L’homme politique qui est Vladimir Poutine est en train de réussir le grand chelem. Non seulement, il satisfait ses ambitions territoriales en Europe Centrale, de plus, il réussit la division entre les Etats-Unis et l’Europe. Sergeji Lawrow avait pourtant annoncé la couleur, en déclarant que la coopération entre la Russie et l’UE était à considérer comme un échec. Désormais, la Russie sème la discorde parmi les partenaires occidentaux, ce qui arrange logiquement la Russie.
Et l’Europe, une fois de plus, démontre son incapacité de trouver une ligne commune – ce qui donne à réfléchir si l’organisation actuelle de l’UE correspond encore aux réalités du 21e siècle. D’une part, l’UE échoue dans la politique sociale, fiscale et économique, comme le montrent les chiffres, d’autre part, l’UE n’a plus aucun poids sur l’échiquier international. Il est grand temps de remettre le fonctionnement européen en question, histoire d’opérer un changement de fond dans l’orientation de notre continent. Pendant ce temps, l’Ukraine vit une catastrophe incroyable – à deux heures de vol de nos capitales.
Les moments difficiles par lesquels sont passés les ukrainiens ont été pas seulement des moments de crise mais plus de ça: une solidarité inégale entre gens, des hommes et femmes qui s’entraident sans se reconnaître. Malheureusement, l’Europe elle était où dans tout ça dès le début !!!