La reprise (26)

La relance des commerces du centre-ville strasbourgeois après le confinement n'a pas eu lieu. Au contraire, en attendant la suite de la crise sanitaire, la situation se complique.

La Rue du Maroquin, dépeuplée en cette fin d'été... Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Un week-end de septembre il fait 13 degrés, autour de la Cathédrale de Strasbourg un vent glacial chasse les derniers touristes venus faire un selfie sur la place. Les gens se réfugient dans les cafés et salons de thé pour se réchauffer. L’été est fini. Les commerçants, restaurateurs, hôteliers du centre-ville strasbourgeois font leur possible pour continuer à accueillir les rares clients avec le sourire. Pourtant, comme Jacques Zucker qui gère la boutique « Blanc du Nil » avec son épouse Marie, ils ont très peu de raisons pour sourire ces jours-ci.

L’absence de touristes durant l’été 2020 aura porté un coup violent aux commerçants du centre-ville, à Strasbourg comme ailleurs. A une époque où personne ne connaît la suite de la crise sanitaire, beaucoup de gens préfèrent rester chez eux au lieu de voyager dans des régions pouvant, d’un instant à l’autre, se transformer en « zone de risque ». En Allemagne, 50% de la population ne compte pas se rendre à l’étranger pendant les vacances de la Toussaint.

« Bien sûr, cette pandémie est la faute de personne », dit Jacques Zucker, « mais il faudra réagir. Regardez par exemple la ville de Bergame en Italie, durement touchée par le virus au début de l’épidémie en Europe. Aujourd’hui, la ville lombarde mène des campagnes d’attractivité touristique, même chez nous en France. » Mais est-ce réellement possible de faire revenir des touristes ? A un moment où le nombre d’infections ne cesse d’augmenter dans quasiment tous les pays européens, les voyages ne font pas partie des préoccupations premières des gens.

Quid du Marché de Noël et d’autres manifestations ? Un espoir de sauver au moins la fin de l’année ? « A Bruxelles, on pense déjà à voix haute annuler également la prochaine semaine plénière du Parlement Européen à Strasbourg au mois d’octobre, ailleurs on annule déjà non seulement les marchés de Noël, mais également le carnaval 2021. Il ne faut pas s’attendre à des miracles non plus. » déplore Jacques Zucker.

Tout, sauf un reconfinement… – « On verra bien comment se passeront les prochaines semaines » , dit Jacques Zucker, « personne ne sait comment la crise sanitaire et économique, ainsi que les mesures correspondantes évolueront. Une chose est claire : le tissu économique du centre-ville ne sortira pas indemne de cette crise et un nouveau confinement porterait un coup fatal à de nombreux petits commerçants. ».

Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, tandis que bon nombre de commerçants n’ouvrent plus que sporadiquement leurs boutiques, les époux Zucker continuent à travailler, 7 jours sur 7. « Cet été était très dur à beaucoup de niveaux », explique Jacques Zucker, « ce n’est pas maintenant que nous allons jeter l’éponge. Nous nous battons jusqu’à la fin octobre et après, on avisera. »

La relance de l’économie est extrêmement fragile. Tout nouveau durcissement des mesures sanitaires causera des fermetures et des licenciements. Mais tant que cette crise sanitaire n’est pas finie, la situation peut empirer d’un moment à l’autre. Croisons les doigts pour que l’automne n’apporte pas une aggravation de cette crise hors du commun.

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