La reprise (36) – « C’est la première fois en dix ans… »

… « que je ne suis pas en contact quotidien avec mes équipes », dit Yannick Garzennec, patron du « Muensterstuewel » à Strasbourg. Pour les restaurateurs, la pandémie devient longue...

Yannick Garzennec - malgré la situation, l'homme garde l'espoir et son optimisme. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Depuis le mois de Mai dernier, Eurojournalist(e) suit les efforts de trois enseignes du centre-ville strasbourgeois – l’Hôtel de la Cathédrale, la boutique Blanc du Nil et le Muensterstuewel. Nous avons accompagné ces trois enseignes qui ont traversé pendant cette année, tous les états possibles : frustration, soucis, espoir, dynamique, solidarité, travail, canicule, insécurité quant à l’avenir, détermination – ça en fait beaucoup pour une seule année. Actuellement, les trois enseignes sont fermées, les conditions sanitaires ne permettant pas une reprise des activités. Toutefois, nous allons continuer à couvrir le combat que livrent les commerçants, restaurateurs et hôteliers – interview avec Yannick Garzennec, patron du Muensterstuewel et de plusieurs autres restaurants strasbourgeois.

Yannick, vos restaurants sont fermés et il paraît que seuls les optimistes croient en une ouverture à la mi-février. Comment se présente cette situation à vous ?

Yannick Garzennec : Personnellement, je serais surpris si on pouvait rouvrir avant la fin du premier trimestre 2021. Mais ça, on le voit venir depuis le mois de novembre. Pour l’instant, nous continuons à nous préparer pour le Jour J, les équipes sont heureusement toujours en place, l’état nous soutient, mais nous devons aussi nous organiser avec nos salariés, par exemple en ce qui concerne leurs congés. Le plus étrange est de ne pas être en contact quotidien avec mes équipes. C’est la première fois en dix ans que ça arrive et c’est très particulier.

Et comment organisez-vous ces congés ?

YG : Au début, j’étais opposé à l’idée que les salariés prennent leurs congés en janvier, car en pleine crise sanitaire, ce ne sont pas des vacances. Mais là, en vue de la situation, on ne peut pas faire autrement. Mais je me réjouis qu’on n’ait, pour l’instant, pas perdu d’emplois chez nous et ça, on le doit au soutien de l’état.

Donc, les aides d’état fonctionnent ?

YG : En ce qui nous concerne, absolument et j’en suis très reconnaissant. D’accord, on perd de l’argent, mais on pourra rouvrir, même s’il faudra rembourser certaines aides plus tard et pendant des années. Mais notre outil de travail est à l’abri. Je sais que beaucoup de gens se plaignent, mais l’état est engagé à nos côtés. Toutefois, je suis conscient que la situation peut être très différente pour de petites structures ou des structures qui venaient de se lancer juste avant la crise.

Et quand est-ce que vous pensez pouvoir retrouver une situation « normale » ?

YG : Il faut toujours garder l’espoir. A mes yeux, beaucoup dépend maintenant de la campagne de vaccination. L’état a été solidaire avec nous, soyons-le avec lui maintenant.

Si le gouvernement devait introduire un « passeport vert » permettant aux seules personnes vaccinées d’utiliser certains services, vous l’appliqueriez dans vos restaurants ?

YG : Je ne veux pas entrer dans un débat pour ou contre les vaccins. Mais en tant que restaurateur, je suis obligé de respecter les consignes des autorités. Si les autorités me demandent de limiter l’accès à mes restaurants aux détenteurs d’un tel passeport, je n’aurais d’autre choix que de respecter une telle décision, indépendamment de ce que j’en pense en tant que citoyen.

Vous avez parlé d’espoir. Quels sont ces espoirs ?

YG : Au retour des beaux jours, peut-être on pourra à nouveau exploiter nos terrasses. Si la météo au printemps et en début de l’été est bonne, les gens auront très envie de retrouver les terrasses qui permettent d’avoir une vie sociale, tout en respectant les consignes sanitaires. Et si les mesures de confinement et les vaccinations pouvaient améliorer la situation, cela permettrait aussi d’espérer que les choses se normalisent.

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