La reprise (8)

(8) – Ils se battent, les commerçants, hôteliers et gastronomes du centre ville strasbourgeois. Mais que faire lorsque le retour des touristes et clients se fait trop lentement ?

Normalement, début Août, la Rue du Maroquin est noire de monde... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – « Regardez ! », dit Jacques Zucker avec un geste qui montre la Place de la Cathédrale jusqu’à la Rue du Maroquin. « Comment voulez-vous que nous puissions compenser les derniers mois sans aucun chiffre d’affaires ? » En effet, le centre ville strasbourgeois, autour de la Cathédrale, est presque vide. Quelques touristes s’y perdent, et ces derniers jours, la canicule a vidé la ville entre 12h et 17h. Difficile de garder le moral et de se battre pour la survie de son petit commerce…

Mais les époux Zucker sont de ceux qui ne baissent pas les bras. « Le mois de juillet était moins catastrophique que nous l’avions craint », dit Jacques Zucker, « mais il ne faut pas confondre chiffre d’affaires et bénéfices. Si notre chiffre d’affaire n’est pas catastrophique, nous ne dégageons pas de bénéfices – nous faisons actuellement du bénévolat. »

Il est vrai que l’enseigne « Blanc du Nil » avait décidé au début du déconfinement de « brader » les stocks, même les nouvelles collections – tout au magasin situé sur la Place de la Cathédrale est proposé à 25 € – largement en-dessous des prix normalement affichés. « Même ce mois de juillet moins catastrophique que prévu ne nous permet pas plus que de faire face aux charges les plus pressantes », explique Jacques Zucker.

Ajoutez à cela l’insécurité ambiante – on apprend tous les jours de nouvelles mesures de confinement dans presque tous les pays européens, chez les voisins belges (dont le gouvernement déconseille les voyages dans des régions comme le Haut-Rhin), allemands ou suisses, pour ne citer qu’eux. Est-ce que le tourisme 2020 pourra sauver les commerçants du centre ville strasbourgeois ? Probablement pas – les professionnels du tourisme ne tablent pas sur un retour à la normalité avant 2022. Des temps difficiles s’annoncent pour tout le monde.

La différence par rapport à d’autres enseignes, c’est que les époux Zucker s’interdisent de baisser les bras. 7 jours sur 7, ils ouvrent le magasin, affichent un beau sourire vis-à-vis des clients et parfois, ils restent jusqu’à 20h30 le soir, car pendant la canicule, le chiffre d’affaires se réalise soit tôt le matin, soit en début de soirée lorsque les températures commencent à baisser un peu.

Début août. Nous sommes à la « mi-temps » de la saison touristique. Oublions 2020, préparons 2021. Mais pour y arriver, il faut que les structures économiques, au centre ville comme dans les quartiers, soient soutenus. Quand on voit comment ces gens travaillent 7/7, on constate qu’ils méritent d’être soutenus. Eux, ils ne lâchent rien. Ne les lâchons donc pas, nous !

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste