La Transnistrie, une nouvelle étape pour la Russie

Lors de l’invasion de l’Ukraine, un territoire pro-russe oublié, la Transnistrie, a été propulsé sous le feu des projecteurs. Ce territoire où sont stockés plus de 50 000 tonnes d’armements soviétiques, pourrait être le prochain arrêt de l’armée russe avant d’entrer en Moldavie.

Un véhicule BM-27 "Uragan" avec sa batterie - en Transnistrie, l'Armée Rouge dispose de ces véhicules. Et des munitions. Foto: Mil.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Alexandre Binder) – Pourquoi, après les difficultés rencontrées par l’Armée Rouge lors de l’invasion de l’Ukraine, la Russie tenterait d’envahir la Moldavie ? La Russie a essuyé deux contretemps militaires majeurs : d’abord, elle n’a pas réussi à prendre Kyiv aussi rapidement qu’elle l’aurait voulu, ensuite, la Russie ne s’attendait pas à autant de résistance de la part du peuple ukrainien, ce qui l’a empêché d’atteindre ses objectifs militaires.

Même si la campagne de propagande russe arrive à diminuer le choc de ces contretemps majeurs, Poutine a besoin d’une grosse réussite pour galvaniser son peuple et ses troupes, et la Moldavie, petit pays de 2 millions d’habitants, avec une armée peu entraînée et minoritaire, peut être sa grande réussite et participerait à encercler Odessa. Pour maintenir la mobilisation de sa population, Poutine aura besoin d’un « succès militaire » et le meilleur moyen serait d’imposer la loi martiale. De plus, entre l’Ukraine et la Moldavie, se trouve la Transnistrie. Ce territoire qui a fait sécession de la Moldavie dans les années 90, a toujours été pro-russe. Depuis les années 90 et le départ de l’Armée Rouge du reste de l’Europe, de grandes quantités d’armements sont restées dans plusieurs bases militaires en Transnistrie.

« Tout le stock d’armes en Transnistrie ne vient pas que de la 14e armée russe et les armes s’y trouvant, sont beaucoup plus dangereuses qu’on ne le pense. »

Ilie Ilascu, député moldave, mais aussi ancien agent des services secrets moldaves (condamné à mort par coutumace en Transnistrie pour ses activités d’intelligence moldave !), relate que, lors du retrait des troupes russes d’Europe Centrale, les armées stationnées en Allemagne, Hongrie et Pologne, sont passées par la Transnistrie, avant de revenir en Russie et elles ont aussi laissé un certain nombre d’armes sur ce territoire. Puis, est arrivé la 14ème armée russe, qui a augmenté ce stock qui atteint une valeur de 20 milliards de dollars. Toujours selon Ilie Ilascu, les stocks seraient constitués notamment de BM-27 Uragan (véhicule de combat composé de 16 roquettes), et de BM-21 Grad (véhicule de combat composé de 40 tubes de roquettes). Le pire n’est même pas l’énorme quantité de munitions stockées en Transnistrie, mais c’est que des valises, contenant des « mini-bombes » nucléaires, seraient restées en Transnistrie. Ilie Ilascu indique qu’il est sûr que 4 d’entre elles ont été « perdues ».

En arrivant en Transnistrie, la Russie aurait donc accès à un stock d’armes à feu très varié, qui n’attend qu’à être utilisé. Même si ces armes datent de l’époque soviétique, et qu’elles n’ont pas été conservé correctement, elles peuvent être utilisé pour créer des « bombes sales », être vendues à des groupes terroristes ou à des États hostiles, comme l’Afghanistan ou la Corée du Nord, pour financer l’effort de guerre russe.

Une prise de la Moldavie serait donc immédiatement bénéfique pour la Russie et sa propagande, mais aussi pour soutenir l’effort de guerre, en vendant des armes très rapidement.

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