Le SPD peut encore gagner, mais…

Le SPD a remporté son premier succès en cette « super-année électorale » 2017 – il a gagné les élections régionales en Basse-Saxe. Mais il y a un mais…

Stephan Weil (SPD) a gagné les élections en Basse-Saxe, mais il manque de partenaires... Foto: SPDNDS / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Après une « annus horribilis » marquée par des défaites électorales en série, le SPD a pu se rassurer lors des élections régionales dans le deuxième plus grand Land allemand, la Basse-Saxe (qui compte presque 8 millions d’habitants). Avec 36,9% (+4,3%) des votes, le SPD devient le parti le plus fort et sera chargé de former le nouveau gouvernement de la Basse-Saxe. Seulement voilà – le ministre-président sortant Stephan Weil, pourtant grand vainqueur de ces élections, ne dispose d’aucune majorité à la diète à Hanovre. Malgré sa victoire, Stephan Weil pourrait même perdre son poste de ministre-président du Land – si les partis de droite tentaient de former le même gouvernement que celui qui se négocie actuellement au niveau national. Comme à Berlin, une coalition « Jamaïque » (CDU-FDP-Verts) pourrait voir le jour en Basse-Saxe.

Pour la CDU, l’année n’aura été guère mieux que pour le SPD, mais le parti d’Angela Merkel a au moins su garder le pouvoir au niveau national. Avec 33,6% (-2,4%), la CDU est le deuxième parti en Basse-Saxe. Et – il disposerait d’une courte majorité de 4 sièges au parlement en y formant une coalition « Jamaïque » avec les Verts (8,7% ; -5,0%) et le FDP (7,5% ; -2,4%). L’extrême-droite, l’AfD, entre au Landtag à Hanovre avec 6,2%, un score décevant pour les populistes trois semaines après les élections nationales où ils avaient obtenus 12,6% des votes. Tous les partis ont déclaré ne pas vouloir discuter et coopérer avec l’AfD et le FDP a déjà aussi exclu une coopération avec le SPD et les Verts. Maintenant, les choses commencent à se compliquer.

Mathématiquement et selon les déclarations des uns et des autres, les coalitions suivantes seraient pensables : au Landtag à Hanovre siègent 137 députés régionaux, la majorité se situe donc à 69 sièges. Le SPD (55 sièges) et les Verts (12), la coalition sortante, a donc perdu sa majorité. Les Verts et la coalition sortante payent le prix d’une trahison – ces élections anticipées étaient devenues nécessaires après qu’une députée verte avait changé son camp en rejoignant la CDU – du coup, la coalition SPD-Verts n’avait plus de majorité, ce que les électeurs ont confirmé hier

Puisque le FDP (11 sièges) a déjà exclu une coalition avec SPD et les Verts, il reste encore deux autres possibilités – la grande coalition du SPD avec la CDU (50 sièges, avec les 55 du SPD, cela ferait 105 sièges) ou – la coalition « Jamaïque » qui totaliserait 73 sièges et qui pourrait donc, du moins mathématiquement, élire le candidat de la CDU en Basse-Saxe Bernd Althusmann à la tête d’un gouvernement qui se formerait sans le parti le plus fort, le SPD.

Les partis aux deux extrêmes ont gagné des votes, mais beaucoup moins qu’ils ne l’avaient espéré. Si l’extrême-droite, l’AfD, entre au Landtag avec 6,2% des votes et 9 sièges, Die Linke échoue sur la barre des 5% – avec 4,6% des votes. Die Linke a beau compter parmi les vainqueurs de ces élections (+1,5%), elle n’aura aucun siège au Landtag.

Avec ces élections, la montée de l’extrême-droite semble ralentie, mais comme au niveau national, la formation du gouvernement sera compliquée. Il est difficile d’imaginer que le FDP, les Verts et la CDU puissent trouver des objectifs politiques partagés, des terrains d’entente et un agenda commun. Etrangement, ce ne sera pas le vainqueur de ces élections Stephan Weil qui prendra les prochaines décisions, mais son adversaire Bernd Althusmann. Ce seront la CDU et lui qui décideront si la Basse-Saxe tente également l’aventure « Jamaïque » ou si les conservateurs se contenteront du rôle ingrat du « partenaire junior » dans une grande coalition SPD-CDU. Dans quelques semaines, on le saura…

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