L’inflation du Bitcoin réchauffe même un lac

Apres l’interdiction de miner du Bitcoin en Chine, voici les Etats-Unis qui se penchent aussi sur le sujet, dû au réchauffement d’un lac à New York à cause du bitcoin

Le Bitcoin compte parmi les plus grands consommateurs d'énergie - et cause de vrais problèmes environnementaux. Foto: Tim Reckmann from Hamm, Deutschland / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Lyacine Boulakhras) – Les habitants des rives du lac Seneca dans l’État de New York ont été émerveillés : l’eau est si chaude qu’on a l’impression de se baigner dans un bain à remous ! Le problème est qu’il y a une usine de gaz naturel à proximité, et l’énergie qu’elle génère, est utilisée pour miner du Bitcoin…

Pour miner du Bitcoin, il faut de l’énergie, beaucoup d’énergie. Certains opérateurs sont prêts à tout pour générer de la crypto-monnaie, notamment en exploitant des centrales électriques polluantes, dont les activités ont un impact énorme sur leur environnement direct. C’est la situation à Seneca Lake, où « Atlas Holdings » possède une centrale électrique au gaz qui alimente la création d’autant de crypto-monnaies que possible.

L’usine est exploitée par « Greenidge Generation », qui a augmenté sa production, il y a six mois, pour alimenter environ 10 000 ordinateurs chargés du minage de Bitcoin. Et Atlas Holdings n’a pas l’intention de s’arrêter là. L’entreprise veut augmenter sa capacité de minage. Cette énorme puissance de calcul nécessite un système de refroidissement tout aussi important.

Pour atteindre cet objectif, Greenidge Generation utilise l’eau du lac… mais le rejet d’eau chauffe le lac, ce qui gêne le plus les habitants. En fait, les activités nautiques populaires en été sont devenues presque impossibles et les gens commencent à s’inquiéter de l’écosystème végétal et animal.

Si le directeur général de l’exploitant de la centrale assure qu’il travaille conformément à la réglementation de l’État de New York, la pollution générée par la centrale est en contradiction ouverte avec l’objectif du gouvernement de réduire les émissions de gaz. Afin d’atteindre cet objectif, il est nécessaire de fermer les activités minières dans le lac Seneca…

A l’instar d’Internet, l’existence et le fonctionnement de Bitcoin ne dépend pas de la décision d’une quelconque organisation centralisée, mais du consensus de tous ceux qui contribuent à faire fonctionner le réseau. L’essor des monnaies électroniques décentralisées est un phénomène avec lequel il faut composer et se prononcer pour ou contre Bitcoin, n’a pas beaucoup de sens. En revanche, il faut avoir conscience des qualités et des limites de ces systèmes d’un nouveau genre.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste