Montebourg ne veut plus se laisser faire par l’Allemagne

Le ministre de l’économie Arnaud Arnaud Montebourg estime que les problèmes économiques de la France soient à imputer à l’Allemagne.

A entendre parler Arnaud Montebourg, l'Allemagne est responsable de la situation en France. Foto: Cobber17, Jpbazard / Wikimedia Commons / CC-SA 2.5

(KL) – Depuis le changement du gouvernement, on cherche des boucs-émissaires pour expliquer la crise en France qui dure et qui dure et qui dure. Des erreurs de la part du gouvernement français ? Bien sûr que non. Le gouvernement est généralement assez content de lui (il faut bien que quelqu’un soit content) et les erreurs, ce sont les autres qui les commettent. Surtout l’Allemagne d’Angela Merkel. Par conséquent, Arnaud Montebourg a annoncé vouloir «hausser le ton vis-à-vis de l’Allemagne». Quand on manque d’arguments, on roule des mécaniques.

L’austérité allemande n’est certes par la clé du bonheur, mais limiter les dépenses publiques et respecter ainsi les critères de stabilité concus entre les partenaires européens, n’est peut être pas tout à fait faux. «Assouplir» ces critères, ce serait le début de la fin d’une politique économique et monétaire communautaire, un pas dans une mauvaise direction. Les investissements publics des dernières années (pour mémoire : l’Europe avait injecté plus d’un billion d’euros à un taux zéro dans plusieurs centaines de banques, dans l’espoir de donner ainsi un coup de pouce à l’économie) ont crée combien d’emplois ?

Mais comme souvent, la vérité se trouve au milieu des deux positions qui s’affrontent. Une amélioration de la situation ne proviendra pas exclusivement d’économies et de la limitation des dépenses publiques, mais pas non plus par une intensification des erreurs du passé – il faut d’une part économiser là où nous dépensons et d’autre part investir là où cela fait du sens. En veillant à ne pas jeter les denrées publiques dans la geule des banques qui invesissent dans les marchés financiers du monde entier. Avec un succès assez limité. Est-ce vraiment la proposition du ministre de l’économie français de réitérer cette démarche qui a prouvé son infficacité à maintes reprises ?

Taper sur l’Allemagne, c’est facile. Plus facile que de se remettre en question. Si on peut facilement admettre que le PS soit arrivé au pouvoir dans une situation peu évidente et avec un héritage Sarkozy encore moins évident, on ne peut pas s’empêcher de constater que les sujets sur lesquels le Président Hollande souhaitait être jugé, ont tous pris une tournure assez déplorable. Est-ce vraiment la faute aux Allemands ? Ou est-ce que le gouvernement français porte un tout petit bout de responsabilité aussi ?

Mais bon, Monsieur Montebourg veut hausser le ton. Ce qui signifie ? «Je ne peux que remercier Sigmar Gabriel, mon homologue socialiste à l’économie, qui pousse dans le même sens que nous», a-t-il déclaré, seulement, en Allemagne, personne n’a entendu Sigmar Gabriel se prononcer en ce sens. Un assouplissement des critères de stabilité prôné par Sigmar Gabriel ? Où est-ce que Montebourg et Gabriel poussent dans un sens que nous ignorons encore ?

La rentrée politique sera très difficile cette année. De nombreux dossiers internes (réforme territoriale), externes (conflits dans le monde entier), européens (bilan, crise économique) et sociaux attendent le monde politique. Est-ce vraiment le bon moment pour «hausser le ton» ?

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