Surprise : les consommateurs européens y croient

A force de consommer, on peut y perdre la tête. Ce qui ne semble pas inquiéter les consommateurs européens... Foto: Ecureuil espagnol / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – Crise ? Mais quelle crise ? Les consommateurs européens pensent majoritairement que le pire est passé et que le moment soir venu pour faire des achats. Etrangement, c’est dans les pays du Sud de l’Europe, là où la crise à frappé le plus, que le gens sont persuadés que bientôt, tout ira mieux. Pourvu qu’ils ne se trompent pas…

L’ambiance chez les consommateurs européens s’est sensiblement améliorée pendant le premier trimestre 2015 – l’indice de la consommation est passé à 9,8 points (plus 4,3 points). Est-ce que cette nouvelle confiance ne relève pas du souhait que tout rentre dans l’ordre ? De l’envie d’en terminer avec ces crises à répétition ? Seulement, cette envie ne peut pas encore générer un renversement de la situation et rien n’indiquerait que la situation des foyers en Europe serait sur le point de vraiment s’améliorer.

La situation est différente pour les entreprises qui elles, selon des informations de la Banque Centrale Européenne (BCE), peuvent à nouveau accéder à des crédits – les banques disposent d’une grande liquidité et seraient à nouveau prêtes à accorder des crédits, ce qui pourrait effectivement être un élément déclencheur pour stimuler l’emploi et par conséquent, la consommation individuelle. Pourrait…

Toutefois, plus on se dirige vers l’est européen, plus cet optimisme s’évapore. La crise ukrainienne et la peur que ce conflit puisse s’étendre sur toute la région, préoccupe logiquement les gens qui ont d’autres chats à fouetter que de penser à la consommation.

Le côté irrationnel des consommateurs européens s’explique en partie par une «propagande» bien concertée. Tous les jours, nous entendons dans les médias que les indices boursiers enregistrent de nouveaux records, ce que de nombreuses personnes interprètent de manière erronée comme un signal que l’économie aille mieux. Mais les records des indices comme le DAX allemand ne signifient qu’une seule chose – à savoir que quelques spéculateurs aient gagné beaucoup d’argent en enflant les volumes des titres négociés. Voilà tout. Donc, ces records ne représentent une bonne nouvelle que pour ceux qui ramassent des fortunes en pariant sur les échecs ou les succès des autres.

En même temps, le clivage entre les pays européens se creuse davantage. Allez demander aux gens en Grèce s’ils peuvent actuellement participer à cette fête de la consommation… mais l’espoir meurt en dernier. Probablement ce ne sera le cas que le jour où le système du casino boursier implose pour de bon. D’ici là, on continuera à éplucher des indices en tentant de nous rassurer. Ce qui ne change rien au fait que notre système économique est sur le point de passer l’arme à gauche…