Un premier pas…

La rencontre à Djeddah en Arabie Saoudite n'a pas apporté de résultat concret, mais ça, il fallait s'y attendre. Mais au moins, pour une fois, on parle de la paix. Ce qui change un peu le discours des derniers mois.

A Djeddah, 40 pays ont fait un premier pas en direction de la fin de la guerre en Ukraine. Foto: Joseph Azrak / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Plus de 40 pays avaient envoyé de hauts fonctionnaires (mais non pas la première ligne) à Djeddah, ville portuaire en Arabie Saoudite, pour parler paix. En l’absence de la Russie, le participants ont beaucoup discuté derrière des portes fermées, mais on ne pouvait pas s’attendre à plus. Selon plusieurs diplomates, les participants étaient au moins d’accord sur un point – il faut que la guerre en Ukraine cesse et « l’intégrité et la souveraineté territoriales de l’Ukraine devraient se trouver au centre de tout accord de paix ». Surprenant : la participation de plusieurs états BRICS, la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud.

C’est déjà une bonne chose que le monde se rend compte qu’il faut stopper cette guerre avant que celle-ci ne se transforme en catastrophe mondiale. En vue de l’escalade permanente, il faut intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Evidemment, l’acteur principal, l’instigateur de cette guerre, la Russie, n’était pas représentée à Djeddah et s’est dépêché de qualifier cette rencontre « d’échec ». Mais si Moscou peut se permettre d’ignorer une rencontre à ce niveau, il en sera très différent le 22 août en Afrique du Sud lors du sommet des états BRICS. Même si Vladimir Poutine y sera représenté par son ministre des affaires étrangères Sergej Lavrov (pour ne pas être arrêté à son arrivé sur fond du mandat d’arrêt de la Cour Internationale), la solution de cette guerre se trouve entre les mains des états BRICS, en particulier, de la Chine.

Politiquement, la guerre en Ukraine ne dérange pas les Chinois. Par contre, les difficultés au niveau du commerce international, affectent beaucoup Beijing et en dehors de la Russie, personne ne veut voir cette guerre durer. Toutefois, nous sommes loin d’une prise de position claire de la Chine, mais Djeddah était au moins un point de départ pour un autre débat, celui de la paix.

Mais force est de constater qu’il sera difficile de concilier les deux positions ukrainienne et russe. Si Kiev demande le retrait de toutes les troupes russes de son territoire, y compris la Crimée et le Donbass, Moscou demande à ce que l’Ukraine et la communauté internationale « acceptent les nouvelles réalités géographiques », comprendre, la perte de la Crimée et du Donbass. Problème : autant la Crimée que le Donbass se trouvent déjà entre les mains des Russes et il n’y a que très peu de chances à ce que la Russie les cède.

Du coup, on se souvient du plan de paix italien qui malheureusement, n’a jamais été discuté sérieusement. Ce plan prévoit un cessez-le-feu immédiat, la mise en œuvre d’une zone tampon (sécurisée par une troupe internationale) et le début de négociations. Dans la mesure que malgré la propagande des deux côtés, ni la Russie, ni l’Ukraine peuvent gagner cette guerre militairement, il faudra bien se rabattre sur ce plan ou un plan similaire.

Même sans résultat concret, cette rencontre à Djeddah était importante. Tout dialogue visant à mettre un terme à cette tuerie en Ukraine, est positif et doit être poursuivi. Maintenant, on attend le sommet BRICS – et d’autres pas vers la fin de cette guerre terrible. Ceci dit, il faut être réaliste, le chemin vers la paix sera très très long, surtout dans la mesure où il y a des intérêts économiques qui viennent se mêler à cette guerre. Mais les intérêts de l’industrie de l’armement américaine, allemande, française et autres, ne peut pas déterminer la poursuite de cette guerre sanglante.

2 Kommentare zu Un premier pas…

  1. Votre conclusion est troublante. A croire que la poursuite de cette guerre terrible dépend du bon vouloir des industries de l’armement occidentale… c’est exactement ce que nous rabâche quotidiennement la propagande russe.

    • Cela n’a rien à voir avec la propagande russe. Mais il suffit de se souvenir des deux dernières guerres mondiales, portées par les industries de l’armement. Mais tout le monde est libre de continuer à croire qu’on défend “des valeurs européennes” en Ukraine. Ce qui est exactement ce que nous rabâche la propagande occidentale. Poursuivre une guerre qu’aucune des deux parties ne peut gagner militairement, c’est sacrifier des vies humaines pour des intérêts personnels. Comme dans chaque guerre.

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