Vers un nouveau statut pour le CEC ?

Alain Lamassoure interrogé par le rédacteur en chef d'eurojournalist(e) lors de la conférence au Parlement Européen. Foto: ZEV

(KL) – Ils étaient tous venus pour souhaiter un bon anniversaire au CEC et sa directrice Martine Mérigeau : une commissaire européenne, des ministres, des députés, des eurodéputés, de hauts représentants de nombreuses institutions et organisations. Et tout le monde s’est accordé pour reconnaître que ces 25 ans constituent une véritable « success story ». Après un début avec trois collaborateurs, le CEC traite aujourd’hui, avec plus de 40 juristes, plus de 11 000 dossiers et ce, avec un taux de réussite de plus de 70% ! Logique qu’après 25 ans, on réfléchit maintenant quant à la meilleure façon de pérenniser le CEC en lui donnant les moyens de développer encore davantage son travail au service des consommateurs allemands, français et européens.

C’est le Landrat de l’Ortenau, Frank Scherer, qui a lancé le premier cette idée : « Il faudra donner un autre statut au CEC, pourquoi pas sous forme d’un GECT [Groupement Européen de Coopération Transfrontalière, la forme juridique de la plupart des Eurodistricts, n.d.l.r.], pour mettre un terme au statut actuel qui est celui d’une association. » Cette idée a été immédiatement reprise par l’ancien ministre des affaires européennes français Alain Lamassoure, qui soulignait l’importance d’un tel changement de statut qui permettrait au CEC de se lancer, grâce à une forte reconnaissance de la part des deux gouvernements, dans une perspective de développement encore plus ambitieuse. Car en effet, en tant qu’association, le CEC ne peut travailler et planifier que d’année en année, renouvelant tous les ans les mêmes requêtes auprès les mêmes partenaires financiers.

Jean Rottner, Président de la Région Grand Est et partenaire du CEC, ajoute une dimension tout à fait pratique : « Je suis heureux de vous annoncer aujourd’hui que la Région Grand Est va doubler sa contribution au CEC ! ». L’importance du CEC dans la nouvelle région Grand Est a été soulignée par Sigrid Reichle, haute fonctionnaire de la Rhénanie-Palatinat auprès du ministère de l’espace rural et de la protection des consommateurs : « Pour nous, cette coopération offre de nouvelles perspectives transfrontalières ». La Rhénanie-Palatinat a rejoint les rangs des partenaires du CEC il y a un an et maintenant, il ne manque plus que la Sarre pour couvrir la totalité de la région frontalière entre la France et l’Allemagne.

A la Commissaire Européenne Vera Jourova d’expliquer l’importance du CEC non seulement pour les consommateurs français et allemands, mais pour toute l’Europe : « Vous travaillez dans un réseau européen, et face aux nouveaux défis, il est important de trouver des solutions européennes » – le CEC étant l’organisme le mieux placé pour continuer à œuvrer aux côtés des institutions européennes. Même son de cloche chez la Ministre Fédérale de la Justice et de la Protection des Consommateurs, Katarina Barley (qui parle d’ailleurs très bien le français !) : « Le travail du CEC montre aux Européens et Européennes ce que l’Europe fait concrètement pour eux ! »

Martine Mérigeau, qui a créé, développé et dirigé le CEC pendant ces 25 années avec une détermination et une énergie hors pair, souhaite également un tel changement de statut, pour pouvoir contribuer encore davantage à la protection des consommateurs européens. « Une reconnaissance intergouvernementale serait importante pour nous. Parce que le CEC fait partie des organisations ayant contribué à la rédaction du « Rapport Transfrontalier » (qui lui, constitue la base pour la rédaction du nouveau traité franco-allemand « Elysée 2 »), une telle évolution semble logique. Peut-être sous forme d’un GECT, peut-être avec un statut particulier comme, par exemple, l’Office Franco-Allemand de la Jeunesse.

En tout cas, une chose est claire : cette merveilleuse « success story » qui est le CEC, ne s’arrêtera pas après les 25 premières années. Bonne continuation !