2ème tour des législatives, pas de 2ème chance pour la participation

Les législatives ont confirmé la tendance - 52,3% d’abstentions au 2ème tour, contre 52,5% au 1er tour.

Qui sont les abstentionnistes des législatives ? Foto: element digital / pexels.com

(Alexandre Binder) – Un désintéressement total de la politique en France, à un moment où le pays est secoué par des crises sociales à répétition. Selon un sondage IPSOS, 70% des moins de 35 ans ne sont pas allé voter et même les classes sociales élevées, ont moins voté que d’habitude. Il y a seulement 3 ans, la crise des gilets jaunes a, pendant un an, secoué la France. La défiance envers le gouvernement était à son paroxysme et depuis, les scènes de violence dans les manifestations, font partie du quotidien des Français. Dans une démocratie, les problèmes se règlent grâce aux débats, toutes les populations devraient aller voter pour être représentées et améliorer leurs conditions de vie. 

Selon l’IPSOS, le plus grand nombre d’abstentionnistes par catégories d’âge, se trouve chez les 25-34 ans avec 71% d’abstention, suivi de près par les 18-24 ans avec 69%. Les autres catégories d’âge ne sont pas beaucoup plus représentées, les 35-49 ans et les 50-59 ans présentent également un taux d’abstention supérieur à 50%. Selon Raphaël Liorca, expert associé à la fondation Jean-Jaurès et co-auteur de l’enquête intitulée « Dans la tête des abstentionnistes », il y a une incapacité à se projeter dans l’avenir. Dans le podcast « Le téléphone sonne » sur France Inter, Raphaël Liorca explique cette étude réalisée par la fondation Jean Jaurès et le Think Tank « Destin Commun ». Cette étude analyse les abstentionnistes selon 6 typologies : les militants désabusés, les stabilisateurs, les libéraux optimistes, les attentistes, les laissées pour compte et les identitaires. Les typologies « sont des groupes homogènes selon leur valeur et leur vision du monde », explique Raphaël Liorca, en ajoutant « dans les libéraux optimistes, on retrouve des banquiers multimillionnaires et des chauffeurs Uber ».

A chaque élection, les Think Tank, les instituts de sondage et les fondations spécialisées, rentrent dans la tête de l’abstentionniste. A tel point qu’on apprend presque ce qu’il mange, ce qu’il boit, quel poids il fait et quel est la couleur de ses yeux. Mais on ne nous dit pas ce qui le mènerait aux urnes : un changement de comportement global des politiques, la prise en compte du vote blanc, le développement de la démocratie participative ? Est-ce qu’un jour, on apprendra la typologie du politique qui crée le désintérêt ou resterons-nous à décrire le type de chaussettes que porte l’abstentionniste ?

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