Allemagne – la crise gouvernementale se dessine de plus en plus

Le plus petit partenaire de la coalition au pouvoir à Berlin, le FDP, doit organiser un vote parmi ses adhérents concernant la sortie du parti de la coalition berlinoise. Qui elle, ne se porte pas bien du tout.

Le chef du FDP Christian Lindner risque gros lors du vote imposé par les adhérents du parti. Foto: Roy Zuo / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Les libéraux du FDP, plus petit partenaire de la coalition avec le SPD et les Verts, doit organiser un vote parmi ses adhérents concernant la sortie de cette coalition qui, le cas échéant, serait terminée. Déjà maintenant, les trois partis au pouvoir à Berlin, ne totalisent dans les sondages que 32, parfois 33% et ont clairement perdu la confiance des Allemands. Mais une sortie du FDP de cette coalition risque de signifier la descente des libéraux dans l’insignifiance électorale.

Ce sont les fédérations de la base du parti qui forcent la main au chef du FDP Christian Lindner qui, même s’il ne s’est jamais caché de son mécontentement avec ses partenaires du SPD et des Verts, pourrait bel et bien voir sa carrière politique se terminer sur un tel vote. Si ce vote ne constituerait pas un mandat obligatoire pour les chefs du FDP, il est difficilement envisageable que Christian Lindner reste dans cette coalition contre le souhait exprimé de sa base.

En tant que ministre des finances, Christian Lindner porte une grande part de responsabilité dans le rejet du budget du gouvernement par la Cour Constitutionnelle, ayant engendré un gel des dépenses du gouvernement. Si on connaît ce genre de situation surtout des Etats-Unis, le gouvernement allemand doit d’urgence trouver 60 milliards € pour pouvoir reprendre ses activités habituelles. Mais où est-ce que l’on trouve une telle somme  ?

Il aura suffit de 500 votes parmi les 77000 adhérents du FDP pour obliger le parti à organiser ce vote. Si à Berlin, les cadors du FDP se montrent optimistes de pouvoir continuer le travail dans la coalition actuelle, rien ne laisse présager le résultat de ce vote. Et les autres partenaires de cette coalition, le SPD et les Verts, ont intérêt à préparer un «  Plan B  » pour éviter que le pays ne devienne momentanément ingouvernable.

Personne, ni le SPD, ni les Verts et encore moins le FDP, n’aurait un quelconque intérêt à se présenter à des élections anticipées. Dans les sondages, la CDU/CSU mène avec une large avance et l’extrême-droite AfD est solidement installée à la deuxième place dans le paysage politique allemand.

Un «  Plan B  » ne pourrait être que le «  remake  » de la coalition CDU/CSU-SPD, mais les années passées comme «  partenaire junior  » de la CDU/CSU, n’avaient pas fait du bien au SPD. Les grands perdants d’une sortie du FDP de la coalition seraient, outre le FDP lui-même, les Verts qui sont également secoués par les sondages et qui ne feraient certainement pas partie d’une «  coalition de secours  ».

Peu à peu, l’Allemagne se dirige vers une situation qui pourrait évoluer comme au Pays-Bas. L’extrême-droite, même si elle ne brille guère, peut attendre le déclin des partis au pouvoir et le danger de voir l’AfD grimper encore davantage, est tout à fait réel.

Cette crise gouvernementale vient au plus mauvais moment, car les crises mondiales n’épargnent pas non plus l’Allemagne. On sera fixé sur le sort de cette coalition au pouvoir à Berlin avant Noël…

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