Basic Instinct

A Noël, on fête l’amour, celui des autres, du monde, de tout le monde. Sauf que cette année, Noël est un moment où tout le monde montre son vrai visage. La pandémie nous a rendus violents et brutaux. Il est encore temps de changer ça.

Essayons d'être plus solidaires au lieu de nous adonner aux instincts les plus basiques... Foto: Lirina21 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Ah, la fête de l’amour ! Noël ! Jamais, cette fête n’aura été plus importante et indispensable. Pour ces trois jours de fête, nous acceptons de relancer la propagation de ce virus qui nous tient en haleine depuis un an. Noël ! Et en même temps, peu à peu, nos comportements changent – comme si nous étions déjà dans la jungle où on doit se battre pour la survie. Le Koh-Lanta sociétal a commencé.

Tous les jours, des centaines et des milliers de personnes meurent de la Covid-19 et visiblement, notre empathie a touché ses limites. « Il faut vivre avec le virus », « il ne tue que les vieux et les gens vulnérables », « le port du masque représente une restriction de ma liberté inacceptable » – voilà ce que l’on entend de nos jours. Traduisons, à l’occasion de la fête de l’Amour, ces attitudes dans d’autres domaines de la vie.

Imaginons que tous les jours, une vingtaine de cars aient des accidents, chaque car transportant 50 personnes âgées. Elles sont toutes mortes. Est-ce qu’on dirait « il faut vivre avec ces accidents » ou « il n’y avait que des vieux dans les bus » ? Est-ce que nous manifesterions pour faire interdire le contrôle technique en estimant que l’effort ne vaut pas la peine ? Est-ce que le destin de l’individu ne compte plus ?

Comment peut-on dire que ce virus ne tue « que les vieux et les personnes vulnérables » ? Est-ce que le fait d’être vieux ou vulnérable enlève le droit de vivre et d’être soigné ? Est-ce que la vie « des vieux » et des personnes vulnérables ne compte pas ? Les derniers qui estimaient que les personnes vulnérables n’avaient pas le droit de vivre, était les nazis dans les années 30 du siècle dernier… Et qui veut être juge pour décider quelle vie vaut la peine d’être vécue ?

Face aux problèmes qui nous attendent en 2021, à la fois au niveau sanitaire qu’au niveau social, on aurait intérêt à réapprendre la solidarité, à inventer de nouvelles formes sociétales, à respecter la vie de tout un chacun. Ne nous habituons pas aux chiffres horribles, n’acceptons pas qu’il « faille vivre avec ce virus » et à la roulette russe, en faisant fi des mesures sanitaires, sous prétexte que c’est Noël.

N’acceptons plus qu’il y ait des personnes qui doivent dormir dehors et dont la détresse dépasse ce que le « citoyen lambda » ne peut s’imaginer. Arrêtons de contribuer à la mise en œuvre d’une « société des coudes », à la brutalité ambiante, qui commence par des paroles et qui se termine par des actes dont nous avons eu notre dose en 2020.

Noël, c’est la fête de l’Amour. Et non pas de la consommation effrénée. Et c’est peut-être une occasion pour réfléchir – car après cette année terrible, 2021 ne sera pas meilleure, au contraire. Raison de plus de nous remettre en question et de prendre (déjà !) de bonnes résolutions qui cette année, doivent être des résolutions de solidarité, d’humanité et – d’Amour.

Ne nous laissons pas diviser, ni par ce virus, ni par le monde politique qui lui, veut sauter sur l’occasion pour nous rendre davantage « gouvernables » et « contrôlables ». Nous nous trouvons au carrefour des époques et la façon dont la nouvelle époque démarrera, dépendra en grande partie de notre comportement. Aimons-nous les uns les autres, rejetons tout discours et acte de haine, serrons-nous les coudes dans nos « tribus » et inventons un monde meilleur après la crise. Cessons de suivre nos instincts les plus basiques, cessons de vouloir passer devant les autres, construisons des lendemains meilleurs ! Bon Noël !

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