Bonne année, Julian Assange !

Depuis 12 ans, le journaliste et lanceur d'alerte Julian Assange est privé de liberté et depuis 4 ans et demi, il est détenu dans la prison de haute sécurité britannique Belmarsh.

La pancarte le dit clairement - le journalisme n'est pas un crime. Libérez Julian Assange ! Foto: Matt Hrkac from Geelong / Melbourne, Australia / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Le monde a tendance à oublier vite. Quasiment plus personne ne parle de Julian Assange et le scandale de sa détention demandée par les Etats-Unis qui attendent son extradition pour pouvoir le condamner à 175 ans de prison. Les complices de cette attaque sur la liberté de la presse sont la Grande Bretagne, la Suède et l’Union Européenne qui se comportent tous comme des simples agents aux ordres de Washington, prêts à trahir les sacro-saintes « valeurs européennes », tout en s’auto-congratulant pour les « lois sur la protection des lanceurs d’alerte » qui en fin de compte, protègent davantage ceux sur qui des personnes courageuses ont des choses à raconter. Est-ce que en cette année 2024, Julian Assange sera extradé vers les Etats-Unis et une peine à vie, est-ce qu’il mourra cette année dans une cellule dans une prison autrement réservée aux terroristes et assassins ou est-ce qu’en 2024, les responsables européens se décideront de s’engager pour la libération de cet homme dont le « crime » consiste à avoir informé le monde sur les crimes de guerres commis par les Américains ?

Si jamais la détention de Julian Assange fait partie des « valeurs européennes », alors, il ne faudra pas s’étonner que l’élection européenne du 9 juin sera un flop magistral. Une Europe qui face aux Américains, n’ose pas s’affirmer et qui se fait complice de crimes contre l’humanité en acceptant la torture que subit Julian Assange, ne mérite même pas d’être défendue contre ceux qui veulent la défaire. L’attitude des institutions européennes dans le cas d’Assange est lamentable, inexistante et il ne suffit pas de dire que cela ne concerne plus que les Britanniques qui eux, ne font plus partie de l’Union. Et alors ?

Depuis le Brexit qui a poussé la Grande Bretagne dans des problèmes énormes, le pays a besoin des Européens encore plus qu’avant. Isolée, l’île britannique dépend des échanges avec l’Union et ses pays et il serait tellement facile de mettre la Grande Bretagne sous une pression maximale pour qu’elle libère l’homme que 12 ans de privation de liberté ont rendu méconnaissable.

Arrêtez de parler de « valeurs » – les Européens les trahissent dès que les Américains le demandent. Ces Américains qui ont mené depuis la IIe Guerre Mondiale une cinquantaine d’interventions militaires et de guerres, qui entretiennent dans le monde entier des centres militaires où l’on torture des personnes enlevées dans d’autres pays et même la prison de Guantanamo sur l’île de Cuba n’a pas été fermée, là où les Américains emprisonnent dans des conditions affreuses et pendant des décennies, des personnes sans même leur faire un procès. Et l’Europe suit aveuglement ces Américains dans leurs nombreux crimes, sans se rendre compte que les complices sont aussi coupables que les criminels.

La Russie détient des journalistes et opposants politiques en prison, tout comme l’Iran, la Chine ou la Turquie et les Occidentaux bien-pensants ne cessent d’apostropher ces régimes pour leurs violations des Droits de l’Homme. Mais la Grande Bretagne, les USA et l’Union Européenne ne sont pas meilleures que ces régimes, à la différence que lorsque les crimes se passent chez nous, on baisse les yeux pour ne pas les voir.

12 ans que le plus célèbre des lanceurs d’alerte est privé de liberté. Pendant des années, il a du se réfugier à l’ambassade de l’Equateur à Londres, jusqu’à ce que les Américains avaient exercé une telle pression sur un nouveau gouvernement du pays que Julian Assange fut livré aux autorités britanniques. Depuis, il se trouve à Belmarsh, dans une prison réservée aux pires criminels, privé aussi des droits les plus fondamentaux lors d’une « farce de procès » où on a appris que la CIA avait déjà préparé des plans pour l’enlever ou assassiner en Grande Bretagne, bien entendu, avec le soutien des Britanniques.

Il est plus que temps que Julian Assange soit libéré, qu’il puisse aller rejoindre les siens là où il veut et que ce cauchemar se termine pour lui. Pointer des état criminels du doigt est ridicule, tant que nos propres gouvernements se comportent en complices des Américains qui eux, ne sont en rien meilleurs que les gouvernements russe, chinois, iranien, turque etc.. 2024 – Libérez Julian Assange ! Le plus vite possible.

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