Notre supériorité occidentale

La détention de Julian Assange est un crime contre la démocratie. Elles sont belles, nos valeurs... Foto: Anthony Crider / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Qui pense encore à Julian Assange, privé depuis 13 ans de sa liberté, incarcéré dans une prison à haute sécurité en Grande Bretagne, comme un terroriste. Les fausses accusations contre lui se sont évaporées, cet homme n’a commis aucun crime. Le fait que les Etats-Unis poursuivent cet homme qui a publié les preuves de crimes contre l’humanité commis par l’armée américaine, constitue une attaque sur l’un des piliers de la démocratie, la liberté de la presse. Mais puisque ce sont les Américains qui se comportent comme la Russie, comme la Chine, comme la Corée du Nord, l’Union Européenne se tait. Jamais, les institutions européennes n’ont demandé à la Grande Bretagne la libération de Julian Assange, torturé près de Londres pour avoir dit la vérité. Si cela fait partie des « valeurs européennes », ce ne sera pas nécessaire de défendre ça en Ukraine en sacrifiant des dizaines et centaines de jeunes sur le front du mensonge.

Le fait que les institutions européennes n’aient jamais osé mettre la Grande Bretagne sous pression, qu’elles n’aient jamais pris position pour Julian Assange, qu’elles n’aient même pas prononcé son nom, invalide tous les discours politiques concernant la liberté de la presse, la protection des journalistes et des lanceurs d’alerte.

On s’habitue déjà à la censure et à l’auto-censure dans les médias qui deviennent de plus en plus des instruments de communication, et la liberté de la presse n’existera plus tant que Julian Assange est privé de sa liberté.

Les Etats-Unis, notre leader du monde occidental, ne sont pas meilleures que nos « ennemis systémiques ». La démocratie occidentale bat de l’aile, la corruption est omniprésente, les violations des Droits de l’Homme se produisent chez nous comme chez eux. Aujourd’hui, plus personne ne doit montrer les autres du doigt, les systèmes qui s’affrontent actuellement en Ukraine, en Syrie, au Niger, au Yémen et ailleurs, sont déjà dépassés, sans en être conscients.

L’impérialisme russe et l’impérialisme occidental se valent, ces vestiges de l’époque coloniale lorsque les grandes puissances se partageaient le monde. Mais cette époque est finie. Aujourd’hui, il convient de défendre une démocratie qui se meurt. Nous n’avons plus le droit de nous taire concernant des dossiers comme celui de Julian Assange. La détention de Julian Assange constitue une violation des fondamentaux de la démocratie et disqualifie les Etats-Unis comme « leader du monde occidental ». Il ne faut pas oublier que ceux qui ont commis des crimes, sont des soldats américains et non pas celui qui a publié les preuves de ces crimes.

Lors de l’élection européenne en 2024, pas un seul vote pour des candidats qui ne demandent pas la libération de Julian Assange ! Il faut libérer Julian Assange immédiatement !