Communication russe

Pauvre Vlad - il n'y a même plus de t-shirts pour le président-dictateur... Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Plus personne ne comprend la situation en Ukraine. Si on sait que le pays se trouve en permanence sous les missiles et drones russes, si on apprend tous les jours de nouvelles horreurs commises par les soldats russes, le discours du Kremlin est, pour le moins, surprenant. Sans cesse, les responsables et cadors russes se plaignent d’être les « victimes » de l’Occident, en faisant fi du fait que ce soit la Russie et seule la Russie, qui a envahi, le 24 février dernier l’Ukraine et qui mène depuis, une guerre sans merci, ponctuée par d’innombrables crimes de guerre. Mais Poutine s’est manœuvré dans une situation sans issue – il devra aller jusqu’au bout de sa logique de guerre, car autrement, son avenir se situerait devant des tribunaux internationaux.

Non, il ne s’agit pas de la « guerre de Poutine », il s’agit de la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine. La résistance contre cette guerre en Russie est négligeable et même s’il y a des manifestants extrêmement courageux en Russie, force est de constater que la majorité des Russes soutient cette guerre que même les Russes ne qualifient plus comme « opération spéciale ».

La voie vers l’escalade est ouverte – et la Russie continuera avec tous les moyens à sa disposition. Personne ne veut négocier, personne ne veut arrêter cette guerre qui elle, se transforme de plus en plus en « modèle d’affaires » pour l’Ukraine qui reçoit tous les jours, les millions et milliards de la communauté internationale. Et Poutine ? Poutine n’arrêtera que dans deux cas de figure – soit, il gagne sa guerre, soit, il sera destitué en Russie, chose très peu probable. Donc, la guerre continue.

Entendre quotidiennement les jérémiades russes, devient insupportable. La Russie s’est mise hors-jeu pour les décennies à venir, le pays revêt aujourd’hui d’une image proche de celle de l’Allemagne entre 1933 et 1945. Une normalisation des relations entre la Russie et l’Occident prendra des décennies aussi, Poutine a transformé la Russie en un état paria qui ne jouit plus d’aucune sympathie.

Est-ce que la population russe est aujourd’hui « victime » ou « criminel de guerre » ? Sous les nazis, il y avait aussi quelques résistants allemands, dont on connaît encore deux ou trois noms. On ne peut pas dire que les Nazis ont du imposer leur système contre la volonté du peuple allemand et la situation en Russie en 2022, est tout à fait comparable. Un nationalisme poussé à l’extrême, une propagande huilée, un président-dictateur mégalomane – l’Histoire se répète et le peuple russe ne fait pas partie des « victimes », mais permet à Poutine d’être l’agresseur.

Et pendant ce temps, la Russie continue à se jouer de l’Occident. Sortie de l’accord sur les livraisons de céréales, préparation d’une base opérationnelle en Biélorussie, menaces nucléaires, attaques des infrastructures vitales de l’Ukraine – il n’y a plus beaucoup de différences entre Hitler 1939 et Poutine 2022. A l’Ouest, il faudra un moment donné, se décider. Il est exclu de continuer comme aujourd’hui, en détruisant nos propres systèmes sociaux, en créant des tensions sociales qui elles, risquent de déclencher bien plus que des manifestations dans nos pays. Il faudra donc se décider – soit, on continue à subir cette guerre russo-ukrainienne, soit on décide d’attaquer la Russie avec toutes les forces à notre disposition. « Oui, mais cela veut dire qu’on entre dans la IIIe Guerre Mondiale », disent les gens. Comme si nous n’y étions pas déjà, dans cette IIIe Guerre Mondiale. Bientôt, la seule question sera si on veut la gagner ou la perdre, cette IIIe Guerre Mondiale. C’est une triste réalité – les belliqueux de tous les côtés ont réussi à transformer le concept de la « paix » en un gros mot. Mais s’ils veulent tous la guerre, pourquoi ils ne la mènent pas ?