Donald Trump : une potentielle candidature en 2024 très mal engagée

Réapparition de Donald Trump à Washington : sa potentielle candidature évoquée lors d’un discours tenu pendant l’AFPI. Qu’en est-il de sa situation ?

Donald Trump continue à croire qu'on lui a "volé" la victoire lors des dernières élections... Foto: Gage Skidmore from Peoria, AZ, United States of America / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(Anthony Branstett) – Mardi 26 juillet, Donald Trump a tenu un discours de clôture de l’AFPI, « America Forst Policy Institue », un sommet politique dirigé par ses alliés auquel il a été convié. Lors de ce discours, il a évoqué implicitement l’idée se faire son grand retour pour les prochaines élections présidentielles de 2024. Il a même présenté un plan d’action pour le « président républicain qui regagnera la Maison Blanche ». Pendant plus d’1h30, il a évoqué ses thèmes favoris, et accusé Joe Biden d’avoir « mis les Etats-Unis à genoux ». Il a dépeint un portrait monstrueux du pays et déclaré comme un sauveur : « L’histoire est loin d’être terminée et on se prépare pour un retour incroyable, on n’a pas d’autre choix ».

En janvier 2021, il quitte le pouvoir la tête basse, deux semaines après l’attaque du Capitole par des centaines de ses partisans. Une commission d’enquête parlementaire a été ouverte pour déterminer son rôle dans cet assaut ayant scandalisé le monde entier. Une série d’auditions publiques a eu lieu récemment. Donald Trump est contrarié par la couverture médiatique autour de l’affaire, mais aussi de son déficit d’alliés au sein du Congrès. « Tout ça est un coup monté, la commission ne compte ‘que des voyous et des pirates’ », a rétorqué mardi dernier Donald Trump, très combatif. « Ils veulent m’atteindre pour que je ne sois plus capable de travailler pour vous, mais je ne crois pas que ça va marcher », a-t-il ajouté avec un sourire aux lèvres.

« Le guerrier solitaire », comme il s’est surnommé lui-même, n’aura jamais admis sa défaite : plus de 2 ans qu’il passe la majeure partie de ses interventions publiques à déférer « une élection volée ». Il évoque des « fraudes électorales massives », sans apporter la moindre preuve. Pour la première fois depuis 2 printemps, il n’a pas réitéré ses propos : « Je dis toujours que j’ai été candidat une première fois et que j’ai gagné, puis que j’ai été candidat une seconde fois et que j’ai remporté encore plus de voix », s’est-il contenté de déclarer. Il garantit qu’il donnera plus de « détails » dans les semaines qui suivent, après avoir exclamé « Je vais peut-être le faire une troisième fois ! ».

Lors de la huitième session publique, la commission d’enquête parlementaire a décomposé la journée de Donald Trump du 6 janvier 2021, jour de l’envahissement du Capitole. Aux alentours de midi, dans la capitale, Donald Trump stimule ses partisans à « se battre comme des diables » contre de supposées « fraudes électorales massives » lors d’un discours après la révélation des résultats, avant de retourner à la Maison Blanche. De retour à la Maison Blanche, il s’installe dans la salle à manger privée pour suivre le déroulement de l’assaut, « pendant que ses proches conseillers et les membres de sa famille le suppliait d’intervenir », mais « le président Trump a refusé d’agir à cause de son désir égoïste de se maintenir au pouvoir », témoigne Elaine Luria, élue démocrate. A 14h24, il a même envoyé un tweet à Mike Pence, son vice-président, en le blâmant pour ne pas avoir bloqué la certification des résultats de l’élection.

Finalement, il aura mis un peu plus de 3h avant d’appeler ses partisans à « rester pacifique » : « Le président n’a pas fait une erreur en n’agissant pas pendant 187 minutes, (…), il a choisi de ne pas agir », a assené Adam Kinzinger, l’un des deux élus républicains ayant accepté de participer aux travaux de la commission et depuis répudié par son parti. Dans les 2 heures qui suivent l’envoi du premier tweet à Mike Pence, Donald Trump aura envoyé deux autres tweets pour inciter ses insoumis « à rester pacifique », mais avec beaucoup de mal, puisqu’il aura fallu l’intervention de sa propre fille Ivanka. « C’était insuffisant », « on espérait quelque chose de moins ambigu », a rapporté Matthew Pottinger, alors conseiller adjoint à la sécurité nationale, lui aussi appelé comme témoin jeudi dernier. Quand il aura finalement accepté de tourner une vidéo pour encourager ses partisans à déserter le Capitole, il n’aura pas respecté le texte écrit par ses conseillers : « Je connais votre douleur », a-t-il énoncé, se lamentant encore d’une élection « volée ».

Aux yeux du président de la commission d’enquête parlementaire, l’ex-président Donald Trump a ouvert la voie « au désordre et à la corruption de façon irresponsable ». Trump « a essayé de détruire nos institutions démocratiques ». « Il ne fait aucun doute qu’il a ordonné à une foule, qu’il savait lourdement armée, violente et en colère, de marcher sur le Capitole pour bloquer le transfert pacifique du pouvoir. ». L’ensemble des instigateurs « devront répondre de leurs actes devant la justice ». « Il faudra des conséquences sévères, sinon je crains que notre démocratie ne s’en relève pas », s’est exprimé la commission. Pour le ministre de la Justice Merrick Garland, « personne n’est au-dessus de la loi » quant à la possibilité de d’ouvrir des poursuites contre Donald Trump. Un rapport est attendu à l’automne.

Selon un sondage du New York Times, les partisans républicains du parti de Trump sont à 55% contre lui, alors qu’ils étaient 49% en février. Seuls 49% des républicains souhaitent que Trump présente sa candidature. 79% des personnes interrogées jugent que les tentatives de Trump pour garder le pouvoir, étaient illégales ou contraires à l’éthique. Parmi ces 79%, il y a 55% de républicains.

Donald Trump n’est donc pas en bonne posture pour espérer un bel avenir. Même s’il officialise sa candidature aux élections présidentielles de 2024, après sa gestion de l’attaque du Capitole, le peuple est majoritairement contre lui. En plus de cela, il est presque inévitable que Trump soit sanctionné par le ministre de la Justice. La seule interrogation concerne les sanctions qu’il risque d’encourir.

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