Election en Allemagne

Après l'élection de dimanche, des négociations difficiles attendent les partis. Il se passeront des mois avant que l'Allemagne ait un nouveau gouvernement.

Les résultats de l'élection dimanche obligent les partis à trouver des compromis difficiles... Foto: Ville de Lahr

(KL) – L’élection législative en Allemagne n’était pas le point culminant du processus de détermination de la future direction politique du pays, mais le début de longues et difficiles négociations entre les partis. Si le résultat final n’est pas encore connu à l’heure actuelle (dimanche 23h45), les résultats partiels donnent une vue assez précise quant aux résultat. C‘est le SPD qui sort comme le parti le plus fort de cette élection et pourtant, à la fin des négociations en vue de la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale, il n’est pas exclu que le vainqueur de cette élection, se retrouve sur le banc de l’opposition.

À 23h45, le SPD mène avec 25,8% des votes, devant la CDU/CSU avec 24,2%, les Verts avec 14,6%, le FDP avec 11,5%, l’AfD avec 10,4% et Die Linke qui elle, tremble cette nuit. Actuellement crédité entre 4,9% et 5%, le parti risque de devoir quitter le Bundestag, s‘il n’arrive pas à dépasser cette barre des 5%. Puisque l’ensemble des partis avait exclu toute coopération avec l’extrême-droite AfD, trois coalitions seraient mathématiquement et politiquement possibles :

Option 1 : La « Grande Coalition » sortante CDU/CSU-SPD que les deux partis ont exclu pendant la campagne et également dans les premières réactions des candidats et autres cadors des partis. Si pour la CDU, la perspective d’un inversement des rôles, à savoir celui du « partenaire junior » sous un chancelier SPD, est inconcevable, le SPD ne souhaite pas non plus rempiler avec la CDU.

Option 2 : Une coalition SPD-Verts-FDP. Si autant le SPD que les Verts ont souligné pendant la campagne le grand nombre de points convergents, le libéralisme économique et d’autres positions du FDP semblent incompatibles avec celles du SPD et des Verts. Déjà en 2017, le refus de dernière minute du FDP de participer à une coalition gouvernementale, avait causé beaucoup d’irritations.

Option 3 : Une coalition CDU/CSU-Verts-FDP. La CDU/CSU étant une sorte « d’allié naturel » du FDP, il ne reste plus qu’à convaincre les Verts. Mais faudra-t-il vraiment les convaincre ? Les coalitions entre CDU et Verts, par exemple dans la coalition gouvernementale du Bade-Wurtemberg, fonctionnent. Cette coalition engendrerait la situation étrange que le vainqueur de l’élection et son parti ne fassent pas partie du gouvernement.
Du coup, cette option pourrait voir Armin Laschet (CDU) arriver à la chancellerie, le candidat qui affichait à une semaine du scrutin, un taux d’approbation de 8% (!) et dont le parti a enregistré hier, le plus mauvais résultat depuis la création de la République Fédérale.

Il n’y aura pas de révolution politique en Allemagne, le prochain gouvernement sera soit du centre-gauche, soit du centre-droite. Le SPD vit une renaissance inattendue, au détriment, entre autres, de l’extrême-gauche Die Linke dont on ignore encore si elle siègera au prochain Bundestag.

Dans cette drôle d’élection où à la fin, les vainqueurs pourront être les perdants et les perdants les vainqueurs, les Verts ne savent pas s’il faut rire ou pleurer. Se situant, un moment en début de la campagne, en tête des sondages, ils finissent loin à 14,6%. Même si ce score est le meilleur résultat jamais enregistré par les Verts lors d’une élection législative, il s’agit d’une défaite ressentie.

L’extrême-droite AfD baisse de 2 points et a clairement perdu son élan.

Cet article sera actualisé au fur et à mesure que les chiffres se stabilisent et, surtout, lorsque le « Vorläufiges amtliches Endergebnis » sera disponible.

 

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