Environ 400 journalistes incarcérés

Reporters sans frontières (RSF) tire la sonnette d’alarme. Actuellement, environ 400 journalistes se trouvent incarcérés dans le monde, tendance à la hausse. Avec la liberté de la presse, c’est la démocratie qui est en danger.

Faut-il se cacher pour faire du journalisme indépendant ? Foto: Lionel Allorge / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Depuis l’Antiquité, on tire sur le messager qui apporte de mauvaises nouvelles. Pourtant, ce ne sont pas les journalistes qui fabriquent ces mauvaises nouvelles. Selon RSF, au moins 387 journalistes seraient actuellement en prison dans différents pays, mais il faut ajouter à cela un nombre inconnu de journalistes dont les cas n’ont pas été relayés.

La liberté de la presse compte parmi les droits de l’homme, elle est l’un des piliers d’une démocratie. Mais de nos jours, à un moment où la Grande Bretagne torture (selon l’observateur de l’ONU) Julian Assange et où la France veut faire passer des lois qui interdisent aux journalistes de relayer des images des forces de l’ordre en intervention, la liberté de la presse est menacée partout dans le monde et avec elle, aussi les journalistes.

Le sujet est d’une actualité brûlante. Samedi, les autorités iraniennes ont exécuté, malgré les protestations des pays occidentaux, le bloggeur Ruhollah Sam et ces protestations ont valu une sommation des ambassadeurs allemand et français au ministère des affaires étrangères iraniennes où on ne comprenait pas que l’exécution d’un journaliste-bloggeur puisse déranger nos pays.

Même la couverture d’un sujet « apolitique » comme le coronavirus peut conduire les journalistes en prison. Actuellement, plus de 130 journalistes sont incarcérés pour avoir relaté des informations concernant ce virus.

Parmi les pays qui n’hésitent pas à incarcérer des journalistes, la Chine, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, le Vietnam et la Syrie sont les pires. Mais cela ne veut pas dire que ce soit beaucoup mieux ailleurs. De nombreux journalistes sont également incarcérés en Turquie et dans des pays européens comme le Belarus. Et, pour rappel, le doyen des lanceurs d’alerte, Julian Assange, fait l’objet d’un procès honteux qui risque de se terminer par une extradition vers les Etats-Unis où 150 ans de prison l’attendent.

C’est au monde politique de s’engager pour la liberté de la presse – il est inconcevable de laisser les journalistes seuls dans cette situation. La protection des lanceurs d’alerte et des journalistes doit être organisée sérieusement, au risque de perdre encore une liberté cruciale pour le fonctionnement d’une démocratie – la liberté de la presse.

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