Extrémistes : «Pegida», ce n’est pas l’Allemagne

Une étude menée par la «Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung» montre qu'en Allemagne, le soutien pratique aux réfugiés est plus important que le mouvement des extrémistes qui flirtent avec des positions néonazis.

Personne ne devrait s'abaisser à aller manifestater avec des gens pareilles. Heureusement, ils sont plus nombreux à aider les réfugiés. Foto: Antifaschistische Gruppe Südthüringen (AFGS) / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Si actuellement, ceux que le journaliste Sascha Lobo a désigné comme des «nazis latents» («Latenznazis»), à savoir les milliers de manifestants qui organisent tous les lundis des marches dans les grandes villes allemandes pour manifester contre «l’islamisation de l’Occident», les réalités sur le terrain sont très différents de ces extrémistes qui prêchent la haine et qui préparent le terrain à la violence. Plus de 50.000 personnes s’engagent de manière bénévole dans l’accueil de réfugiés en Allemagne, ce qui représent un chiffre largement plus important que le nombre de néonazis et de leurs supporteurs qui rôdent dans les villes allemandes.

Sur 10.000 citoyens allemands, six personnes s’engagent à différents niveaux dans le travail avec les immigrés en Allemagne. Ce qui donneu n total d’environ 50.000 bénévoles qui investissent de leur temps et de leur personne pour aider les réfugiés qui arrivent en Allemagne. Mais ces bénévoles et leurs innombrables initiatives, organisées souvent au niveau local, n’ont pas de lobby, pas de financement, pas de service de communication et bien entendu, le travail dans les quartiers n’est pas assez «sexy» pour la plupart des médias. Des néonazis qui défilent dans les villes sont certainement plus vendeurs que le travail quotidien sur le terrain.

Les communes, elles, sont souvent dépassées par le travail avec et pour les réfugiés qui arrivent en Allemagne. Travail social, cours de langue, soutien dans les démarches administratives comme les requetes d’asile – toutes ces choses demandent un engagement énorme de la part de la société civile. Ainsi, le président de la fédération allemande des villes («Deutscher Städtetag»), Heinrich Maly, a déclaré que cet engagement de la part de la société civile était indispensable pour réussir l’intégration. «Les autorités et les travailleurs sociaux n’y arriveraient pass ans ce grand engagement citoyen».

Aujourd’hui, lundi, les «Pegida» manifesteront à nouveau, dans plusieurs grandes villes et il y a de fortes chances à ce que ces manifestations enregistreront encore plus de participants que lors des éditions précédentes. Inutile de nous rabâcher que ces manifestants ne soient pas des néonazis – il est évident que toute personne qui fasse cause commune avec des néonazis, se range du mauvais côté. Celui des néonazis.

Mais heureusement que l’Allemagne ne se limite pas à ces hordes d’imbéciles qui tentent de «normaliser» des positions qui, il y a 30 ans, leur auraient encore valu des procès en justice. L’année dernière, l’Allemagne a enregistré une forte hausse des crimes et attaques sur fond xénophobe et raciste. Ces tendances, il faut les combattre à tous les niveaux de la société, que ce soit au niveau politique ou dans le bistrot du quartier. En même temps, il faut mieux communiquer sur les formidables initiatives des associations et d’initiatives privées qui visent à mieux accueillir ceux qui ont du fuir leur pays et qui sont dans le besoin.

A quelque jours de Noël, il convient aussi de se poser la question si ceux qui beuglent dans la rue contre une soi-disante menace musulmane, n’auraient pas chassé à coup de pierre Marie et Joseph à la recherche d’un endroit pour la naissance du petit Jésus. Ceux qui clament haut et fort une «culture occidentale», basée sur les valeurs chrétiennes, sont les premiers à les violer. Les gens qui participent à des manifestations «Pegida» sont ceux qui portent le nouveau fascisme en Allemagne – et ils feraient mieux de rester à la maison. Aujourd’hui lundi, mais aussi après. L’Allemagne ne veut pas de nouveaux nazis, mais un vivre-ensemble non-violent et respectueux avec l’ensemble des communautés présentes au pays. Dommage que nous soyons arrivés à un point où il faut à nouveau le souligner.

2 Kommentare zu Extrémistes : «Pegida», ce n’est pas l’Allemagne

  1. Je suis à Bonn et je vais demonstrer contre ces imbeciles.

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