Festival AUGENBLICK : la fin et les trois Prix

Augenblick est mort ; vive Augenblick !

Le regard de la baleine, en un instant... Foto: Guilhem Vellut / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 2.0Gen

(MC) – Voilà l’un des grands moments de l’automne qui s’estompe devant les imminentes solitudes enneigées et désolées… Le Festival AUGENBLICK des cinémas de langue allemande est fini, ou presque puisqu’il reste à décerner le prix du Concours de la Critique ciné, organisé en partenariat avec la Fondation Entente Franco Allemande : ce prix est destiné aux jeunes pieds-tendres de 15 à 20 ans, et il s’agit de composer une critique en allemand ou en français. Le gagnant pourra séjourner à Berlin. Sensass et formid’, non ?

Nous ne disposons pas encore des chiffres de la fréquentation ; mais il nous semble que le nombre de spectateurs a encore augmenté depuis l’an dernier ! C’est que le cinéma, et donc tous les films qu’on a pu voir durant ces 2 semaines et plus, nous donne une précieuse perspective sur notre monde.

C‘est là une banalité un peu lourde, mais en effet, la rencontre avec Andreas Dreser et ses films si empathiques et forts, les évocations historiques (dans la rétrospective G.W.Pabst, les magnifiques Quatre de l’Infanterie et Tragédie  de la Mine, et puis le terrifiant The Captain), aperçus sociologiques synthétiques dans les docus – autrichiens – qui nous rapprochent de nos frères zumains qui après nous vivront (ou non), dans La Valse de  Waldheim, La Mort du Travailleur, Welcome to Sodom. Et toutes ces autres choses que nous oublions à cet instant… Tout cela nous offre un panorama inégalable sur notre temps et notre monde. Il y a aussi les rares films que nous avons détestés ( nous ne dirons pas lesquels) ce qui donne du relief et du sel aux autres …

Il nous semble cependant que les films sortis en 2017 et 2018 ont, dans l’ensemble, moins de force et de radicalité que ceux vus lors des précédentes moutures, celle de 2016, par exemple. Cela peut arriver – certaines années sont moins chargées de sève que d’autres ; c’est le cas en littérature, aussi. Mais on peut observer aussi des tendances dans une certaine mesure regrettables : le syndrome de la pelote, par exemple. Influence chinoise ou coréenne ? Dans beaucoup de films asiatiques, la matière s’étend à l’infini comme un chat déroule une pelote, sans arc et sans relief : ils pourraient durer toute une vie et davantage. Un peu plat, trop souvent. On a pu voir cela dans un certain nombre d‘œuvres allemandes ou autrichiennes montrées à AUGENBLICK cette année.

Les Prix ont été remis vendredi soir lors de la séance de clôture. Le prix du Jury, ainsi que le prix du Jeune Public, a été décerné à STYX, de Wolfgang Fischer : un film presque méditatif sur un femme qui, en escapade marine dans son frêle esquif, est amenée à sauver un réfugié. Le prix du Public, lui, est revenu au film 303, de Hans Weingartner ; un road movie émouvant sur l’histoire de 2 jeunes personnes qui, de Berlin au Portugal, font connaissance, s’investissent et s’entreprennent et finissent par s’aimer, mais alors vraiment. L’abondance des paroles échangées fait plutôt penser au ciné d’Eric Rohmer qu’au ciné allemand « classique »…

Si on remettait ça en décembre ? Le Retour d AUGENBLICK, AUGENBLICK strikes again ?

Pour toute information : https://festival-augenblick.fr/

 

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