Finlande et Suède, la course à l’OTAN

Depuis l’invasion de l’Ukraine, tous les pays voisins augmentent leurs dépenses militaires et cherchent des alliés qui les sauveront du géant Russe.

L'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN pourrait intervenir assez rapidement. Foto: Kotivalo / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Alexandre Binder) – La Suède et la Finlande ont toujours voulu garder leur neutralité et ils en ont souffert. Lors du pacte Germano-Soviétique, l’URSS et l’Allemagne nazie se sont distribué, dans des clauses secrètes, certains territoires d’Europe de l’Est. La Finlande s’est retrouvée dans la zone d’influence de l’Union Soviétique, ce qui a poussé l’URSS à attaquer la Finlande causant la « Guerre d’Hiver ». Puis, durant la « Guerre de Continuation », la Finlande s’est vu forcée de s’allier à l’Allemagne nazie pour faire reculer les Russes, sans être envahie par les nazis. Finalement, durant la « Guerre de Laponie », la Finlande a réussi à chasser les nazis et a pu retrouver sa souveraineté. Cependant, elle s’est vue forcée de : céder 10% de son territoire, sa 4ème ville Viipuri, rembourser une importante somme pour « réparation de guerre » à l’URSS et elle a dû reconnaître sa responsabilité partielle lors de la « Guerre de Continuation », ce qui fut une humiliation pour la Finlande. La Suède, quant à elle, a vécu dans la peur de voir l’ennemi soviétique envahir son territoire pour y combattre les nazis d’un côté, et de l’autre, la peur que les nazis l’envahissent pour y combattre les soviétiques. Le gouvernement suédois a dû s’allier tantôt aux nazis, tantôt aux russes et tantôt aux alliés, pour ne pas être envahie et pour être en mesure d’envoyer de l’aide humanitaire à son voisin finlandais.

Aujourd’hui, on peut se demander avec raison, si ce sont les mémoires héritées de la IIe Guerre Mondiale, qui poussent les pays nordiques à sortir de leur neutralité historique, et qui les forcent à choisir un camp. Le dimanche 15 mai, la Finlande et la Suède, ont déclaré vouloir envoyer une demande d’adhésion à l’OTAN et cherchent déjà des soutiens pour les protéger militairement, durant la période d’adhésion.

La Russie a répondu d’une manière très violente à cette demande. « C’est une grave erreur supplémentaire dont les conséquences auront une portée considérable. Ils ne doivent pas s’imaginer que nous allons simplement l’accepter », annonce le vice-ministre russe aux affaires étrangères Sergueï Riabkov.

Le processus d’adhésion à l’OTAN doit être validé unanimement par tous les pays faisant partie de l’organisation. La Turquie a fait savoir qu’elle ne serait pas défavorable à l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN, mais seulement à condition que les deux pays reconnaissent le PKK et plusieurs autres organisations que la Turquie interdit sur son territoire. Le PKK est le parti travailleur Kurde, responsable de plusieurs attentats à la bombe en Turquie et opposant virulent du Président Recep Tayyip Erdogan. Problème : la Finlande et la Suède ont historiquement soutenu le PKK, contrairement à l’Union européenne et les États-Unis.

La Finlande a déjà réussi à ouvrir le dialogue avec la Turquie et à créer un lien, cependant, la Turquie a dénoncé un dialogue « provoquant » de la part de la Suède, lors de discussions à Berlin. Même si la Finlande et la Suède sont deux pays riches, historiquement proches de l’OTAN, leur adhésion leur demandera de gros efforts diplomatiques.

A suivre.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste