Finlande et Suède, la course à l’OTAN
Depuis l’invasion de l’Ukraine, tous les pays voisins augmentent leurs dépenses militaires et cherchent des alliés qui les sauveront du géant Russe.

(Alexandre Binder) – La Suède et la Finlande ont toujours voulu garder leur neutralité et ils en ont souffert. Lors du pacte Germano-Soviétique, l’URSS et l’Allemagne nazie se sont distribué, dans des clauses secrètes, certains territoires d’Europe de l’Est. La Finlande s’est retrouvée dans la zone d’influence de l’Union Soviétique, ce qui a poussé l’URSS à attaquer la Finlande causant la « Guerre d’Hiver ». Puis, durant la « Guerre de Continuation », la Finlande s’est vu forcée de s’allier à l’Allemagne nazie pour faire reculer les Russes, sans être envahie par les nazis. Finalement, durant la « Guerre de Laponie », la Finlande a réussi à chasser les nazis et a pu retrouver sa souveraineté. Cependant, elle s’est vue forcée de : céder 10% de son territoire, sa 4ème ville Viipuri, rembourser une importante somme pour « réparation de guerre » à l’URSS et elle a dû reconnaître sa responsabilité partielle lors de la « Guerre de Continuation », ce qui fut une humiliation pour la Finlande. La Suède, quant à elle, a vécu dans la peur de voir l’ennemi soviétique envahir son territoire pour y combattre les nazis d’un côté, et de l’autre, la peur que les nazis l’envahissent pour y combattre les soviétiques. Le gouvernement suédois a dû s’allier tantôt aux nazis, tantôt aux russes et tantôt aux alliés, pour ne pas être envahie et pour être en mesure d’envoyer de l’aide humanitaire à son voisin finlandais.
Aujourd’hui, on peut se demander avec raison, si ce sont les mémoires héritées de la IIe Guerre Mondiale, qui poussent les pays nordiques à sortir de leur neutralité historique, et qui les forcent à choisir un camp. Le dimanche 15 mai, la Finlande et la Suède, ont déclaré vouloir envoyer une demande d’adhésion à l’OTAN et cherchent déjà des soutiens pour les protéger militairement, durant la période d’adhésion.
La Russie a répondu d’une manière très violente à cette demande. « C’est une grave erreur supplémentaire dont les conséquences auront une portée considérable. Ils ne doivent pas s’imaginer que nous allons simplement l’accepter », annonce le vice-ministre russe aux affaires étrangères Sergueï Riabkov.
Le processus d’adhésion à l’OTAN doit être validé unanimement par tous les pays faisant partie de l’organisation. La Turquie a fait savoir qu’elle ne serait pas défavorable à l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN, mais seulement à condition que les deux pays reconnaissent le PKK et plusieurs autres organisations que la Turquie interdit sur son territoire. Le PKK est le parti travailleur Kurde, responsable de plusieurs attentats à la bombe en Turquie et opposant virulent du Président Recep Tayyip Erdogan. Problème : la Finlande et la Suède ont historiquement soutenu le PKK, contrairement à l’Union européenne et les États-Unis.
La Finlande a déjà réussi à ouvrir le dialogue avec la Turquie et à créer un lien, cependant, la Turquie a dénoncé un dialogue « provoquant » de la part de la Suède, lors de discussions à Berlin. Même si la Finlande et la Suède sont deux pays riches, historiquement proches de l’OTAN, leur adhésion leur demandera de gros efforts diplomatiques.
A suivre.
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