François Hollande et Angela Merkel relancent l’Europe

Lors d’une réunion sur le Petersberg près de Bonn, Hollande et Merkel ont réinventé les relations franco-allemandes et l’Europe - de beaux jours en perspective !

Les deux mènent une super-politique. Malheureusement que dans les rêves... Foto: (c) Présidence de la République / L. Blevennec

(KL) – Pour une fois, une rencontre au sommet entre la France et l’Allemagne a donné les résultats dont nous avons tous rêvé – magnifique ! Enfin, les deux pays assument leur responsabilité commune pour le bien non seulement des deux pays, mais de toute l’Europe.

«Angela», disait le Président français, «vos écoutes de l‘Elysée n‘étaient pas vraiment sympas…» et la chancelière s’est excusé. «On ne le refera plus», a-t-elle déclaré. Ainsi, la voie était libre pour tout un paquet de mesures destinées à améliorer la vie des citoyens et citoyennes français, allemands et européens. Les voici :

* «La France s‘engage pour une transition énergétique digne de ce nom, conformément à mes promesses électorales», a annoncé Hollande, «on ne laissera plus EdF dicter la politique énergétique en France ! En 2016, on fermera la centrale nucléaire de Fessenheim et on continuera avec la fermeture du parc nucléaire français qui sera remplacé par un mix énergétique.» A la chancelière de promettre le soutien allemand en la matière – «nous travaillerons main dans a main pour une stabilité énergétique – la France pourra puiser dans nos expériences en la matière.»

* Pour que l’Europe retrouve le chemin de l’humanisme, la France et l’Allemagne initieront un changement de la politique européenne en matière de l’accueil de réfugiés. «Le monde a changé», expliquait Angela Merkel, «et nous n’avons plus le droit de laisser crever des gens en Méditerranée. L‘Allemagne, ayant profité le plus des dernières crises, assumera le coût de la relance d‘une version 2 du programme ‘Mare Nostrum‘ et investira, tout comme la France, dans un accueil digne et positif des réfugiés arrivant en Europe.»

* En ce qui concerne la Grèce, Angela Merkel a annoncé la fin de la politique d’austérité. «Seuls les imbéciles ne changent jamais d‘avis», a dit la chancelière, «il est évident que cette politique a causé des dégâts importants dans les pays du Sud de l‘Europe. Nous nous excusons auprès des populations malmenées par cette politique et nous soutiendront le nouveau gouvernement grec – à commencer par l‘annulation de la dette grecque. Des programmes d‘investissement en Grèce permettront de relancer le pays.» Dans ce volet, Angela Merkel a également annoncé que «bien entendu, l‘Allemagne remboursera le crédit forcé que les Nazis avaient imposé à la Grèce pendant la IIe Guerre Mondiale. De plus, nous allons créer une commission d‘experts internationaux qui détermineront les réparations que l‘Allemagne paiera à la Grèce.»

* Harmonie également en ce qui concerne les relations transatlantiques. Hollande et Merkel ont annoncé la fin des négociations sur le traité des libres échanges TTIP et aussi la fin de toute coopération entre les services secrets européens et américains. «Les Etats-Unis pètent un plomb», a dit le Président français de manière peu diplomatique, «d‘abord ils nous espionnent, ensuite ils veulent mettre la main sur la législation européenne et après, ils veulent pénaliser les états européens qui ne font pas leur possible pour que les multinationales américaines puissent faire leurs affaires ici. Non, mais…» La chancelière n’a pas tenu à commenter ce point, ce qui se comprend, lorsque l’on considère le rôle peu glorieux que les services allemands ont joué dans les activités d’espionnage des USA en Europe. Dans le même contexte, les deux ont annoncé d’accorder l’asile conjoint à Edward Snowden pour enfin clarifier toute l’ampleur du scandale de la NSA. «Et si les cowboys ne sont pas contents, ce sera pareil», a dit François Hollande.

* Une véritable sensation était l’annonce d’un nouveau système de participation citoyenne dans la politique. «La Révolution Technologique», ont déclaré Hollande et Merkel, «nous voulons tenir compte de ces paramètres changés en associant davantage les citoyens et citoyennes au processus politique – car après tout, en démocratie, ce sont les peuples qui devraient être le souverain de la politique». Pour trouver les bons mécanismes, Angela Merkel a annoncé que la 4e édition du «Forum Mondial de la Démocratie» à Strasbourg sera dédiée à l’élaboration d’une charte de la «démocratie liquide» qui devrait être introduite en Europe pas plus tard qu’en 2017. «Nous organiserons à Strasbourg, une sorte ‘d‘états généraux‘ des peuples du monde – nous sommes en 2015 et il n‘est plus concevable de mener la politique comme en 1950.»

Drrrring. Le réveil. 6h15, déjà. J’allume la télé. «Au Petersberg, François Hollande a déclaré que la France s‘oppose fermement à un système à quotas pour accueillir des réfugiés», lit l’animateur du JT matinal. Merde, ce n’était qu’un rêve. Un joli rêve, dont le réveil me reconduit tout droit dans le cauchemar européen et franco-allemand que nous vivons quotidiennement. Inutile de dire que ce beau rêve m’a vraiment pourri la journée. Et en plus, il pleut.

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