Good Luck Algeria… Bien sûr.

Inspiré par l’expérience de son propre frère, Noureddine, un franco-algérien résidant en France qui a participé aux Jeux Olympiques de Turin en 2006 sous les couleurs de l’Algérie,

Un franco-algérien aux JO d'hiver... quoi ?! Foto: Ad Vitam Distribution

(Par Nicolas Colle) – Farid Bentoumi signe son premier film sincère, drôle et émouvant qui parvient à traiter avec ne certaine noblesse des questions difficiles comme la construction de l’identité nationale et personnelle de chacun. Nous avons rencontré ce jeune cinéaste qui promet.

Voilà un film qui nous fait passer par bien des émotions parfois contradictoires. Difficile sans doute de réaliser les différents aspects complexes avec de l’humour en même temps qu’avec de la gravité ?

Farid Bentoumi : Quand on a présenté le film au Festival de la Comédie de l’Alpe d’Huez, certains spectateurs sont sortis de la salle en pleurant mais en disant aussi que le film leur avait fait du bien… Je crois que « Variety » l’a même qualifié de « Feel Good Dramédie »… Ce qui est très gratifiant pour moi car ça fait vivre au public tout un panel d’émotions. Au début du film, on est vraiment dans de la comédie car je voulais que le spectateur soit en empathie avec le personnage interprété par Sami (Bouajila). J’en ai donc fait une sorte de héro positif à tout point de vue afin que le public se sente bien à ses côtés et que l’on puisse, par la suite, aller vers davantage d’émotion.

Très juste votre casting mais pas facile à trouver. Comment avez vous fait ?

FB : J’ai écrit le rôle principal pour Sami (Bouajila) car c’est un acteur très profond, qui n’est ni dans le jeu ni dans la surface mais qui vit les choses. Il sait nous amener vers l’émotion mais possède aussi un sens du rythme qui lui permet d’aller vers la comédie. Pour le personnage de son meilleur ami, je cherchais un mec qui soit assez sympathique pour qu’on puisse le suivre dans son idée folle de présenter son pote aux Jeux Olympiques sous les couleurs de l’Algérie. Et Franck (Gastambide) incarne parfaitement cette idée là. Il a ce côté sympathique, cette simplicité, cette humilité et un oeil rieur qui lui permettent de sortir la bonne réplique au bon moment et de la bonne façon.

Quant à Chiara (Mastroianni), je pense qu’elle est sous-estimée dans le monde du cinéma car c’est une personne très drôle, très spontanée, très fine et qui a un vrai potentiel pour jouer de la comédie. Je tenais à ce que son personnage ne soit ni une chieuse, ni une mégère mais une amoureuse qui sache dire à son mari : « Tu es fou de faire ce que tu fais mais je t’aime justement parce que tu es fou ».

Pour le personnage du père, on a procédé à un casting sauvage car c’est compliqué pour un acteur de jouer un immigré algérien, marié à une française, qui a vécu 40 ans en Savoie et qui parle le français mais avec un léger accent. On a fini par trouver la perle rare dans une association de retraités algériens à Grenoble. Sans avoir jamais eu la moindre expérience au cinéma, il a su apporter à la fois une humanité, une douceur et une émotion incroyable à ses scènes.

C’est aussi un film qui traite d’un sujet sérieux. Quelles sont plus précisément les thématiques que vous souhaitiez aborder en évoquant l’histoire de votre frère ? Il en est une qui mérite une attention particulière ?

FB : Je tenais à faire un film qui soit contemporain et qui parle de notre époque tout en cassant les clichés. Je voulais aussi traiter la question de l’héritage liée à l’immigration en y mettant le plus de vécu, d’honnêteté et de sincérité possible. Il y a énormément de franco-algériens qui sont très touchés par ces problématiques d’héritage évoquées dans le film mais on retrouve ces problèmes dans des pays comme le Portugal ou même dans des régions comme la Corse où les plus jeunes partent sur le continent et ne veulent plus cultiver les terrains de leurs parents ou de leurs grands parents. C’est symptomatique de l’aspect universel du film. J’ai également souhaité faire un pied de nez au débat sur l’identité nationale avec ce personnage franco-algérien qui fait des skis 100% français et qui sauve des dizaines d’emplois grenoblois en faisant les Jeux Olympiques pour l’Algérie. Ça pose vraiment la question de qui construit cette identité nationale.

Vaste et difficile sujet dont l’actualité n’en est qu’à ses débuts.

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Alegeria Affiche Ad Vitam Distribution OK

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